Le Français Sarkozy, stratège du dégel franco-rwandais à l’économique : Vivendi à Kigali

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 9 août 2019 à 11:49

Nicolas Sarkozy, 64 ans, Président de France (2007-2012), aura été un homme d’Etat français attentif aux dysfonctionnements du système diplomatique français né avec le génocide des Tutsi de 1994 dans un Rwanda qui n’a pas eu de cesse à accuser la France officielle d’avoir joué une grande responsabilité criminelle dans ce génocide. Il fera en 2011 une courte visite officielle au Rwanda. Il s’ébauche des tentatives de dégel des relations extrêmement froides entre les deux Etats français et Rwandais pour immédiatement retomber par la suite avec la présidence de François Hollande (2012-2017). Puis, avec la venue à l’Elysée de La France En Marche d’ Emmanuel Macron, Sarko redébarque à Kigali en janvier 2018 à la tête d’hommes d’affaires français dont Cyrille Bolloré. Et là c’est clair, au vu de l’échec de la diplomatie orthodoxe, Sarko prend Kigali à contre-courant avec ses caresses d’Affaires. Ce dernier tombe dans sa gourmandise. Les affaires !!! Des millions d’euros... 40 dans le domaine culturel et touristique du Groupe Vivendi. Bien signés. Et prêt pour démarrer.

Kagame et Sarkozy à Kigali dans les jardins du palais présidentiel URUGWIRO Village en janvier 2018 : Les deux hommes bousculent le monde politique en montrant que c'est l'économie qui est le nerf de la guerre

Ce 15 janvier 2018 là, quand Sarkozy et quelques investisseurs français ont été reçus à diner par le Président Paul Kagame au Village Urugwiro, qu’est-ce qui s’est dit ? Rien si ce n’est les affaires, bien entendu. Sarko n’est plus chef de l’Etat et ne doit pas interférer dans les affaires de Macron. Pourtant, il a plusieurs entrées à l’Elysée et le jeune Macron devra à tous les coups l’écouter pour propulser la Dame Louise Mushikiwabo à la tête de la Francophonie.

" La venue du Groupe Vivendi, filiale de Bolloré, avec 40 millions de dollars à investir dans les sites culturels et touristiques, à Kigali est un signe qui ne trompe pas. Sarko a rempli une grande partie de promesses qu’il avait formulées", a dit un observateur local qui a requis l’anonymat et qui sait à quel point Kagame, "le CEO de Rwanda Inc." raffole de capitaux étrangers débarquant dans le pays.

Cyrille Bolloré à la tête d'une multinationale française portant son nom y compris Vivendi

Ce groupe Vivendi qui investit dans le culturel va devoir construire sur le mont Rebero, surplombant la Ville de Kigali sur son flanc sud-Est, un complexe culturel immense sur 30.1 Hectares.
C’est dire que ce pays a une soif immense de capitaux étrangers. Comment ? Quel autre pays offrirait-il un si gros espace dans une ville capitale de surcroît ?

Ce qui est surprenant c’est que les autorités du pays ne prennent pas le loisir de choisir des investisseurs qui placent leurs capitaux dans des industries productrices de biens économiques et se contentent de souhaiter la bienvenue aux hommes d’affaires qui proposent des services que mêmes les nationaux, avec un peu de sérieux, sont capables de faire.

Le site culturel Vivendi de Rebero ressemblera-t-il à ceci à sa finition ?

Vivendi spécialiste en industrie culturelle et loisirs
Dans tous les cas, il faut reconnaître la perspicacité du groupe Vivendi qui a compris qu’une ville de plus de deux millions d’habitants comme Kigali sans aucune attraction de loisirs culturels offre des opportunités immenses de profits.

Beaucoup de possibilités pourront-elles être ouvertes au cas où Vivendi aura terminé ses infrastructurelles culturelles et touristiques. Des agences culturelles pourront-elles être ouvertes partout dans le pays. Mais c’est cette offre d’espaces culturels qui est intéressante.

Elle risque d’imprimer un coup de pousse à l’environnement culturel d’un Rwanda en manque patent d’infrastructures et de loisirs culturels. Le Rwanda s’en trouvera-il ainsi mieux dans l’élevation spirituel de ses citoyens qui, forts de leur bagage et valeurs culturelles élevées, comprendront que quoi qu’il arrive, tuer ou génocider un groupe social donné rentre dans l’interdit, l’innommable, l’impensable.

De deux, un peuple cultivé n’est-il assez décemment créatif ? Bref, investir dans le culturel, c’est noble, lucratif et participatif en matière de développement socio économique et de valeurs démocratiques.
On ne peut que souhaiter la bienvenue au Rwanda et beaucoup de bonnes choses à Vivendi.

Sarkozy et Cyrille Bolloré posent avec le personnel de RDB en janvier 2018

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