Du Malawi, le fugitif du genocide Nzigiyimfura refait surface aux Etats-Unis

Redigé par igihe
Le 18 avril 2019 à 09:57

Vincent Nzigiyimfura, accusé d’avoir organisé le génocide contre les Tutsis dans différentes parties de la Province du Sud, a été localisé dans une ville de l’État de l’Ohio aux États-Unis.

Nzigiyimfura, ou le boucher de Nyanza, tel qu’il est connu dans l’actuel District de Nyanza, circule librement, maintenant, dans la ville de Dayton aux Etats Unis.

Il avait été aperçu pour la première fois au Malawi il y a exactement 10 ans, et un article publié par le quotidien de Kigali, The New Times en avril 2009 indiquait qu’il dirigeait, à cette époque, une entreprise prospère dans ce pays. L’information émanait de l’Organisation Internationale African Rights.

À l’époque, un acte d’accusation et un mandat d’arrêt avaient été émis, mais il avait dans l’entretemps disparu, et c’est maintenant qu’il réapparaît aux États-Unis.
Un nouveau mandat d’arrêt vient d’être envoyé aux États-Unis, appelant à l’arrestation de l’ancien homme d’affaires de la ville de Nyanza, responsable de la mort de milliers de personnes dans cette région.

Selon les survivants de Nyanza, lieu de naissance de Nzigiyimfura, il aurait utilisé ses immenses richesses pour faciliter les massacres des Tutsis dans la région.
Avant et pendant le génocide, il était propriétaire d’une série d’entreprises à Nyanza et était un puissant entrepreneur du gouvernement et un chef de file de l’extrémiste MDR Power.

Né en 1962, il avait notamment des liens étroits avec l’armée, à qui il fournissait la viande de boeuf dans différentes casernes, selon des témoignages.
« Il a lui-même installé plusieurs barrages routiers, dont un juste devant chez lui dans l’actuel Secteur de Kavumu dans l’ancienne Commune de Kigoma où plusieurs Tutsis ont été tués », a déclaré un survivant du génocide de Nyanza qui a requis l’anonymat.

Il est également accusé d’avoir fourni ses véhicules pour transporter les milices Interahamwe pendant qu’elles poursuivaient la tuerie dans différentes régions, notamment dans des zones reculées où il pensait que la milice locale ne faisait pas assez pour exterminer les Tutsis.

S’exprimant mercredi 17 avril 2019 devant les micros du New Times, le Procureur Général, Jean Bosco Mutangana, a confirmé qu’il était déjà en contact avec son homologue des États-Unis à propos du fugitif.

« Nous avons demandé à nos homologues américains de s’occuper de la question, maintenant que cet homme se trouve sur leur territoire. Nous leur avons fourni toutes les preuves nécessaires pour qu’il soit tenu pour responsable des atrocités qu’il a commises dans la Province du Sud », a déclaré Mutangana.

Il a ajouté qu’ils étaient prêts à aider, au besoin, leurs homologues américains au cours des enquêtes.

« Nous disposons des preuves accablantes pour attester du rôle de cet homme dans le génocide contre les Tutsis, en particulier dans l’actuel District de Nyanza, où il dirigeait ses affaires », a-t-il ajouté.

Bien que les États-Unis n’aient jamais extradé directement un fugitif du génocide vers le Rwanda, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés et déportés pour un crime appelé fraude à l’immigration, en vertu du système juridique américain.

Beaucoup sont arrêtés pour avoir menti au cours de leur quête d’obtention de documents leur permettant de résider aux États-Unis, en dissimulant leur rôle dans le génocide.

D’autres ont été jugés et condamnés pour des accusations similaires et purgent des peines de prison aux États-Unis.


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