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Le Président d’IBUKA-France apprécie l’apport de l’AIMF à la mémoire du génocide des Tutsi du Rwanda

Redigé par Propos recueillis par Aimable Karirima
Le 12 juin 2019 à 04:55

Marcel Kabanda est président d’Ibuka France. Il a participé récemment à la 89ème Assemblée Générale de l"Association Internationale des Maires Francophones dirigée par la Maire de Paris, Mme Anne Hidalgo. IGIHE a tendu le micro à Marcel pour livrer ses impressions du voyage.
Ci après de larges extraits de cette interview :

IGIHE : Vous rentrez de Kigali où la maire de Paris, Mme Anne Hidalgo, a effectué une visite du 2 au 4 juin de le cadre de la rencontre annuelle de l’Association Internationale des Maires Francophones.
En tant que Président d’Ibuka France, vous avez été fait partie de la délégation qui l’a accompagnée. Pourriez-vous nous dire quel était l’objectif de ce voyage et ce que vous y avez fait ?

Marcel Kabanda :

Plus que d’accompagner dans le déplacement de la délégation, Ibuka France avait été sollicitée pour aider à la préparation du voyage et notamment à prendre des contacts avec des personnes à rencontrer, à identifier les lieux ou institutions à visiter et à prendre des rendez-vous avec les responsables concernés.

Au regard de la manière dont la mission s’est déroulée sur place à Kigali, l’objectif de la Maire de Paris s’articulait en deux volets si parfaitement lissés l’un sur l’autre qu’ils pouvaient se confondre.

Dans la matinée du lundi 3 juin, elle a présidé, aux côtés de la Maire de la ville de Kigali, Mme Chantal Rwakazina, la réunion du Bureau de l’Association internationale des Maires francophones en préparation de leur Assemblée générale qui se tiendra en décembre de cette année à Phnom Penh (Cambodge). Dans l’après-midi et la matinée du 4 juin, elle a effectué, à la tête de sa délégation et avec les membres de l’AIMF, des visites aux Musées et sites mémoriaux du génocide de Gisozi, de Nyanza et de Ntarama. Depuis 2014, Mme Anne Hidalgo a donné une importante place dans la ville de Paris. A plusieurs reprises, elle a exprimé le souhait de pouvoir rendre hommage aux victimes sur les lieux où elles ont été tuées et de témoigner par sa présence sur ces lieux, de sa sollicitude envers les rescapés du génocide.

Deux temps, deux gestes distincts mais seulement en apparences. Un point figurait à l’ordre du jour du Bureau des Maires : Mémoire et résilience. Il a fait l’objet des échanges de la dernière séance de la réunion du Bureau des Maires. A la demande de Mme Anne Hidalgo, j’ai eu l’honneur de l’introduire. Ce point devrait figurer sur l’agenda de l’assemblée générale de l’AIMF en décembre au Cambodge. En clair, le dernier déplacement de Mme Anne Hidalgo à Kigali s’inscrit dans sa vision de la fonction d’une ou d’un Maire, une vision qu’elle veut partager avec ses Paires francophones. Au-delà du jeu d’alliances politiques et des services de distribution d’eau, d’électricité et logements, une ou un Maire se doit de prendre en charge la souffrance humaine des femmes et des hommes sous leur juridiction. La Maire de Paris dont le mandat a été à plusieurs reprises, éprouvé par des tragédies immenses, souhaite initier un cadre de coopération en vue de la défense de la dignité des victimes par le biais de la mémoire et de la justice.

IGIHE : Les maires francophones ont eu un débat sur la question de mémoire notamment du génocide des tutsi, quel bilan faites-vous de ces échanges ?

Marcel Kabanda :

Le thème était plus large. Il s’intitulait « Mémoire et Résilience ». J’ai noté avec satisfaction qu’il a suscité un grand intérêt. Dans leurs interventions, les Maires ont apporté leur appui au projet de la Maire de Paris. Les uns se sont montrés séduits par l’exemple du Rwanda qui a su conjuguer mémoire et résilience. Un délégué de Saint Denis de la Réunion a témoigné de la difficulté à gérer une société qui n’a pas su sauvegarder la mémoire de l’esclavage. Il y a eu une véritable prise de conscience.

IGIHE : Est-ce que vous avez senti des perspectives pour de nouveaux lieux de mémoire dans des nouvelles villes ?

Marcel Kabanda :
Il est tout à fait possible que d’autres soient créés en France. Le Maire de Strasbourg qui faisait partie de la délégation s’est montré très intéressé par l’exemple de Paris. Le modèle peut aussi évoluer, notamment si l’Etat honore les engagements annoncés par le Président de la République le 7 avril dernier. A l’international, la sensibilisation lancée à Kigali m’a paru de nature à mobiliser les imaginations et à susciter des initiatives. De Kigali à Phnom Penh, le parcours est balisé de de fécondes ressources utiles à l’élaboration d’une politique francophone de la mémoire et de l’humanisme.

IGIHE : Cela fait quelques années que la Maire de Paris Anne Hidalgo porte la mémoire du génocide des Tutsi dans la capitale Française-Paris, comment cet engagement a été perçu par Kigali à l’occasion de ce voyage ?

Marcel Kabanda :

Comme vous pouvez l’imaginer, cet engagement est très bien perçu au Rwanda. Paris est une grande capitale. Ce qu’elle montre est vu par beaucoup de monde. Mme Anne Hidalgo et sa délégation ont été accueillies dans la dignité mais avec la chaleur de l’amitié. Il s’est noué spontanément entre la Maire de la Ville de Kigali et son homologue française une complicité qui révèle que la source de notre humanité est encore vivante et féconde. Il nous reste à oser l’audace de la simplicité et de puiser dedans


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