Le Rwandais Paul Kagame passe le témoin à Al Sisi le Raìs égyptien à l’UA : quid des réformes initiées ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 11 février 2019 à 10:52

Ce Dimanche 10 février 2019, à Addis Abbeba, les chefs d’Etat et de Gouvernement africains se rencontrent à Addis Abbeba avec à l’ordre du jour le passage de témoin de la présidence de l’UA de Paul Kagame, Président du Rwanda au Rais égyptien Fattah El Sisi. Des observateurs de la Région se demandent si ce dernier, plus enclin à booster son secteur industriel tiendra à reconduire et raffermir les réformes de bonne gouvernance initiées par le président sortant.

« Contrairement aux anciens présidents de la Conférence de l’UA, a dit Robert Malley, président et directeur général de l’International Crisis Group (ICG), Paul Kagame a poursuivi énergiquement son programme de réformes et a exercé une influence considérable sur les orientations prises par l’organisation en 2018. (…) Le bilan du président rwandais a beau être mitigé, ses efforts en 2018 ont suscité un véritable élan et ont été couronnés de plusieurs succès concrets. »

Le passage à la tête de la Conférence des présidents de l’UA de Paul Kagame se sera remarquée par des initiatives très remarquées dont la signature par 50 pays africains d’un traité dit Zone Continentale de Libre Echange devant aboutir à un marché unique africain favorisant la libre circulation des personnes et des biens sur le continent. En d’autres termes, Kagame a répondu aux voeux des présidents et des peuples africains de commercer égalitairement entre eux avant de se tourner vers l’Occident et l’Orient déjà amplement économiquement avancés.

Kagame aura marqué aussi un point non des moindres en proposant une autonomie budgétaire des instances de la Commission de l’UA en proposant avec son équipe d’experts africains la retenue de 0.02% des importations des pays africains devant entrer dans les caisses de la Commission. Cette Commission devra gérer ces montants faramineux pour, outre le financement de projets panafricains décidés par la Conférence annuelle des Présidents, financer un Fonds pour la paix qui devra régler les contentieux qui surgissent dans l’une ou l’autre partie de l’Afrique sans que celle-ci attende les aides venant d’Occident ou d’Orient.

Est-ce Al Sisi dont le pays est à la convergence des routes commerciales Occident-Moyen et Extreme Orient qui comprendra la nécessité de mettre les coudées franches pour cette intégration africaine et commerce interafricain, lui qui est suffisamment sollicité par le grand monde commercial avec son Canal de Suez ?
Beaucoup d’observateurs voient en lui, un Homme d’Etat peu pressé en la matière a moins qu’il connaisse un élan d’africanisme lui dont le commerce est plus tourné vers l’Orient et un tout petit rien vers l’Afrique.

Les réformes engagées par le Rwandais Paul Kagame durant son passage à la tête de l’UA risquent d’être mises en veilleuse par le fait qu’après l’Egypte, c’est l’Afrique du Sud en 2020 qui prendra le relais de l’UA. Ce géant économique africain semble lui aussi se dire que dans ce Marché Commun Africain qui se veut du Gagnant-Gagnant, elle avec son économie florissante à la taille occidentale pourrait s’estimer perdant en débloquant au profit de l’UA de faramineuses sommes équivalant aux 0.02% de ses nombreuses importations annuelles.

Beaucoup de défis, différences essentielles de taille économique des pays africains
Si le Président Paul Kagame a initié des réformes de la gestion des organes de l’UA sur recommandation de ses pairs à Kigali en 2017, il n’y est pas allé de main morte. Des réformes qu’il a proposées demandent de l’engagement librement consenti de chaqu’un des 55 membres de l’Union. Or il se fait que l’habitude est un vice. Tous ces pays africains ne comprennent pas qu’avec la suppression de visa d’entrée et de suppression des barrières douanières, ouvrir leurs territoires pour la libre circulation des africains et de leurs biens est déjà en soi une victoire africaine sur l’Occident industriel entretenant un commerce inégal avec l’Afrique.

Ceci figure bel et bien sur la liste des réformes recommandées par les chefs d’Etat. Or à ce jour, cela peine à être mis en application.
On connaît le difficile engagement des Chefs d’Etat africains. Il aurait fallu un puis deux, trois présidents successifs à la tête de l’UA ayant la détermination et le ferme engagement du Rwandais Paul Kagame pour que le projet intégrationniste africain puisse aboutir.


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