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Lee Kwan Yew singapourien, Paul Kagame ; leadership révolutionnaire : Un 3è mandat nécessaire ?

Redigé par SemaKweli
Le 18 avril 2015 à 08:51

L’auteur de ce texte penche sur le fait qu’un leader éclairé peut faire un séjour prolongé au pouvoir pourvu qu’il ait l’assentiment populaire et qu’il imprime un élan particulier à la marche de sa société.
Ainsi, il s’émerveille outre mesure de Lee Kwan Yew qui tient les rennes du pouvoir singapourien de 1959 à 1990 en tant que Premier Ministre. Pour l’auteur, ce sont les prouesses qu’il accomplissait tout le long de ses 31 ans qui l’obligeaient à ne pas partir.
Comment expliquer la durée longue au (...)


L’auteur de ce texte penche sur le fait qu’un leader éclairé peut faire un séjour prolongé au pouvoir pourvu qu’il ait l’assentiment populaire et qu’il imprime un élan particulier à la marche de sa société.

Ainsi, il s’émerveille outre mesure de Lee Kwan Yew qui tient les rennes du pouvoir singapourien de 1959 à 1990 en tant que Premier Ministre. Pour l’auteur, ce sont les prouesses qu’il accomplissait tout le long de ses 31 ans qui l’obligeaient à ne pas partir.

Comment expliquer la durée longue au pouvoir de Lee Kuan Yew (LKY) tout en restant populaire ? Autrement dit, quels sont les secrets de LKY pour qu’il ne soit pas atteint par l’usure du pouvoir ? Plusieurs éléments de réponses.

Allier les Valeurs et la Compétence.

Ces deux critères seront constamment pris en compte dans les nominations et la gestion des ressources humaines. S’entourant de meilleurs, LKY se renouvellera constamment. Il sera l’homme en perpétuelle mutation.

Croyant en méritocratie, il instaure de gouverner par le plus habile. Ses ministres seront les mieux payés du monde pour attirer les talents du secteur privé en leur procurant une stabilité et une sécurité. Pour lutter contre la Corruption. Avec un bon équilibre entre le confort et le contrôle.

Il a introduit l’esprit de compétition. Il a misé sur le long terme en résistant de se plier aux pressions populistes.

Sécurité, loi, ordre, soin...

La défense de Singapour sera une priorité très élevée. L’armée israélienne a formé les Singapouriens. Car il existe des similitudes entre les deux pays. La sécurité, la loi, et l’ordre sont des exigences chez LKY.

La propreté de la ville et le respect de l’environnement furent sa marque déposée, comme la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes, restera l’une des causes de sa notoriété et de sa longévité au pouvoir.

Sous sa poigne, Singapour va devenir le Hub économique et un modèle de prospérité pour l’Asie. Le refus pour le peuple de perdre l’acquis va le maintenir au pouvoir.

L’homme que le président Kagame admire a-t-il des similitudes avec lui ? Cela suffit-il à justifier la prolongation du mandat présidentiel au Rwanda ?


Quelles sont d’autres raisons similaires aux deux pays ?

Car, comme le disait dernièrement le chef de l’État rwandais, il faut se comparer aux meilleurs et non aux médiocres.

En effet, le plus remarquable est que le Rwanda ancien s’est construit sur les VALEURS. C’est sur ces dernières que s’opère sa Renaissance. Mais elles demeurent aussi indispensables pour inventer sa propre démocratie et sa voie.

Le génocide des Tutsi, commémoré chaque année au mois d’avril, a fait du Rwanda un pays d’exception en Afrique.

La gestion du pays post-génocide ressemble à une reconstitution d’un puzzle. D’où la délicatesse à chaque étape. Spécialement lors de l’alternance.

Le souvenir de cette période douloureuse interpelle les consciences et invite à la prudence et à la vigilance.

Si certains y trouvent des arguments spécifiques au Rwanda, pour ne pas changer un cheval qui gagne, d’autres estiment que la relève existe pour amener un second souffle. Seul le référendum peut trancher.

Mais d’autres arguments originaux peuvent faire du Rwanda l’exception.
Autrement dit, le contre-pied à la vision occidentale de l’alternance au sommet de l’État.


Le premier est un argument culturel, spécifique du Rwanda : IMIHIGO.

La généralisation de la politique d’Imihigo dans tous les domaines depuis la base jusqu’au sommet contribue à récompenser les meilleurs. Et les médiocres s’éliminent d’eux-mêmes.

Si l’on peut dire que le chef de l’État garantit la sécurité et la stabilité, l’on peut dire que le changement permanent des ministres et de hauts fonctionnaires garantit le renouvellement constant des hommes et des femmes autour de lui.

Autrement dit, une lutte contre l’usure du pouvoir qui gangrène le pays. A condition que ce soient les meilleurs et non par ceux qui font allégeance.

C’est ce critère de compétence et de valeurs (ubutwari, ubutabera, ubumuntu, ubupfura) traditionnelles rwandaises, qui sont les conditions si ne qua non.

Car, "UMWAMI agirwa n’abagabo". Mais aussi, "UMWAMI ntiyica, hica rubanda".
C’est cela le secret de Lee Kuan Yew qui explique sa longévité au sommet de Singapour.

Similitudes de valeurs confuséennes et traditionnelles rwandaises.

Le deuxième argument est la façon dont le chef de l’État s’est approprié la notion de la magistrature suprême.

Lors de ses visites régulières aux Districts, le chef de l’État rwandais est devenu, dans le subconscient populaire, le recours ultime contre les potentats locaux.

Si le chef de l’État est capable de chasser les généraux des terres qu’ils s’étaient appropriées, ou faire ramener les vaches "zanyazwe", qui d’autre osera, après son départ, affronter les généraux ?

Autrement dit, est-ce plus que autre chose, cette justice sociale qui le fait plébisciter avec ce recours souhaité au référendum populaire ?

Le troisième argument et non des moindres, l’exception rwandaise, est la gestion de l’armée et de la police. L’une des causes du manque de banditisme et de terrorisme au Rwanda.

Initiative et créativité de création de richesses pour diverses couches sociales

Alors que dans d’autres pays ayant connu des mouvements de libération, la pauvreté des anciens militaires désoeuvrés, la mauvaise gestion de l’armée et des démobilisés ont conduit au banditisme, notamment en Afrique du Sud, en Angola ou ailleurs y compris en Amérique latine.

Au Rwanda, l’armée s’est dotée de sa banque, de sa mutuelle, son hôpital et a bénéficié de plusieurs missions à l’étranger. Tout cela a contribué au manque de banditisme.

Mais c’est aussi le renouvellement constant des hiérarchies militaires qui empêche les petits gangs de se constituer.

Ce qui a rendu fier tout Rwandais jusqu’aux rangs de l’opposition, c’est la discipline et le comportement exemplaire des militaires et des policiers lors de leurs missions humanitaires internationales.

Cependant, peut-on dire que cette armée est républicaine et peut obéir sans broncher à n’importe quel successeur du chef de l’état actuel ?

Oser dire la vérité et poser des questions pertinentes est l’une des manières de s’assurer le maintien de l’acquis. En se rappelant des moments difficiles qu’a traversés le Rwanda. Le referendum souhaité par certains rappelle-t-il ces réalités douloureuses ?

Quoi qu’il en soit, le Rwanda connaît des particularités qui exigent des solutions singulières. Du moins une attention doublée de vigilance. Pour " Plus jamais ça" ! Le génocide.


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