Les experts saluent quelques avancées dans la politique des droits de l’homme au Rwanda

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 6 octobre 2018 à 03:22

Hier, le Rwanda, dans sa quête d’alléger la lourde facture de la ration des locataires des prisons rwandaises, a libéré quelques 2140 détenus. La plupart d’entre eux avaient terminé les deux tiers de leurs peines. Dans la foulée, sont aussi relâchés une politicienne de grande renommée, Victoire Ingabire, Présidente d’un parti FDU-Inkingi non encore agréé au Rwanda et un artiste Kizito Mihigo à qui il est reproché de complot pour atteinte à la vie du Chef de l’Etat.

Toute la Communauté internationale est prise de court et salue chaleureusement ce geste magnanime du Chef de l’Etat Rwandais qui accorde une grâce à cette politicienne et à cet artiste.

Le séjour en prison assagi-t-elle ?
Quoique à une sortie officielle lors de la prestation de serment de la nouvelle Assemblée Nationale le Chef de l’Etat Paul Kagame a fait des critiques malencontreuses à l’encontre de la Dame Victoire Ingabire qui s’est enorgueillie de ne pas avoir demandé la grâce lui accordée, qu’elle risque de retourner en tôle ou se réexiler si elle continue à se pavaner outrageusement, tout porte à croire que cette Dame s’est assagi. Elle semble avoir compris que ses anciens cofondateurs des FDU bien au chaud en Europe l’ont induite en erreur avec leur idéologie de négationnisme du génocide des Tutsi de 1994 et un discours scabreux et violent qui n’a pas encore sa place dans la société rwandaise actuelle.
Elle aura prédit, sous forme de vœu, que tous les prisonniers d’opinion allaient être relâchés.

Les Rwigara abruptement libres
Un autre événement inattendu heureux est survenu ce vendredi 5 Octobre 2018 quand subitement, les deux Rwigara, Adeline la Mère et Diane la fille et politicienne comparant devant de juge de la Haute Cour siégeant à Kigali pour demander une libération préventive, le ton change et, au grand dam du Ministère Public, la requête est acceptée avec effet immédiat.

Une liesse générale et des larmes de joie suivent. Les participants à l’audience ont oublié que ce sanctuaire de la justice est sacré, qu’il n’accepte un si gros tapage, des hourrah, des ovations, des accolades chaleureuses qui ont éclaté à l’annonce du jugement libérant provisoirement les deux femmes.

« Il est à saluer cette tendance qu’affiche le Rwanda actuel qui tend au respect des droits humains », a confié à la VOA de ce samedi 6 octobre 2018, le professeur André Guichaoua qu’on a proclamé expert du Rwanda et de la Région des Grands Lacs.

Même son de cloche de l’ancien Premier Ministre rwandais exilé en Belgique M. Faustin Twagiramungu. Celui-ci malheureusement s’exprime avec animosité et pense qu’on lui a pris un pouvoir qui lui revenait de droit et brandit un FPR au pouvoir comme ayant participé dans le double génocide.

« On ne peut que se féliciter de la libération de ces politiciennes (Victoire et Diane) et de l’artiste (Kizito Mihigo). Mais le régime rwandais ne l’a pas fait de plein gré », a déclaré au micro de Karekezi de la VOA oubliant que Mme Ingabire si elle n’avait pas interjeté appel le jour où, en première instance, le jugement avait été décidé de huit ans de prison. La dame politicienne a passé exactement huit ans en tôle. La main extérieure, les exigences de la Communauté Internationale de la libérer semblent ne pas concorder avec la logique du régime actuel rwandais qui doit avoir vu que la dame politicienne doit avoir compris qu’elle a été leurré par l’Etat major des FDU composé de personnalités qui doivent avoir un cas sur la conscience pour leur participation présumée dans le génocide des Tutsi de 1994.

« Que Dieu soit loué, lui qui a inspiré de la lumière et guidé le juge pour qu’il fasse une bonne décision de jugement », a dit à la presse Adeline Mukangemanyi Rwigara remerciant ses amis et parents qui ont toujours été à ses côtés durant les moments difficiles et trouvant que les biens de la famille saisis par le fisc ne sont rien par rapport à la liberté recouvrée.

Pour la jeune Diane Rwigara, « C’est bon. Je me sens que je reviendrai dans l’arène politique », a-t-elle promis trouvant qu’après le procès et les débats de fond qui vont suivre cette libération provisoire, rien n’est dit, qu’elle va entrer dans une opposition politique.

« Je me conformerai aux instructions du juge qui a ordonné de ne pas dépasser les limites de la ville de Kigali sans son autorisation jusqu’au prononcé du jugement final », a-t-elle ajouté trouvant que malheureusement le sort qu’il subit actuellement « ne devait pas arriver », se disant parfaitement innocente.

Hélas, la chère Diane ne sait qu’en politique, il est toujours question de crocs-en-jambes. A-t-elle été accusée de faux et usage de faux en politique ? Ceci n’est-il pas vrai ? Quoi donc si dans son équipe de collecte de signatures, elle aurait engagé des gens qui sont sa foi ni loi et qui voulaient juste récolter l’argent leur promis pour aider à la collecte de ces signatures ? Quoi donc si ses adversaires lui ont tendu ce piège ? N’est-ce pas elle qui aura présenté le dossier de candidature ?

L’autre opposant Me Bernard Ntaganda qui s’est, lui aussi, fait subtiliser son parti, le PS IMBERAKURI, pour avoir tenu un discours frontal décidant de s’allier avec des opposants non encore officiellement agréés et professant carrément les idéologies du double génocide, du négationnisme et du révisionnisme, a pris le parti de la jeune Diane Rwigara et a exigé que sa libération soit assortie de jouissance de ses libertés politiques.

« Elle n’est pas libérée pour aller cultiver les colocases », a-t-il dit trouvant nécessaire qu’elle reprenne ses activités politiques. Soit ! Mais est-elle déjà déclarée innocente ?

Une méthodologie de lutte de l’opposition à rechercher

Les esprits se réclamant de l’opposition politique rwandaise ont un sérieux problème d’infantilisme. De un, Ils entrent en politique à cause d’un manque et non par professionnalisme. De deux, ils singent le mode de l’opposition des démocraties occidentales et même de celle d’autres pays à systèmes démocratiques qui n’ont pas connu des faillites politiques totales accompagnées de génocide.

Il y a des démarches variées qu’une opposition politique doit adopter selon telle ou telle situation politique. Et c’est là qu’on dira de tel politicien qu’il a de l’étoffe. Comment cela peut-il se faire que l’on dynamise sa base sociale quand on commence par une note violente qui fait que tu n’es pas accepté par tes pairs qui apprennent à t’estimer, M. Bernard Ntaganda. Les politiciens mesurent nécessairement leurs discours, tout cela étant fait pour éviter d’être disqualifier par tes adversaires.

Il est agréable de constater que la Dame Victoire Ingabire a compris la leçon de la nécessité d’une certaine affabilité politique tout en supposant que dans sa prochaine lutte politique, elle pourra concevoir une autre idéologie politique et se sera distancée de la direction extérieure desFDU.


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