Après la marche, des officiels ont prononcé des discours rappelant aux praticiens des média le rôle clé qu’ils jouent dans la gestion de la société rwandaise autrefois déchirée avec la complicité de certains médias criminels dont la tristement célèbre Radio Télévision des Mille Collines (RTLM) ou le journal écrit Kangura d’un certain Hassan Ngeze.
Le Ministre de la Bonne Gouvernance, Anastase Shyaka, a montré comment une très large portion des média rwandais de la période allant vers le Génocide des Tutsi n’a pas pu redresser la barre et a porté plus haut et largement les messages des politiciens véreux et criminels et des leaders d’opinion perdus dans leurs ambitions de monter dans les sphères du pouvoir, appelant les Rwandais à la haine ethnique contre les Tutsi, à la violence et à l’élimination du groupe social ethnique Tutsi.
Le ministre a également félicité les médias rwandais de l’après le génocide pour leur rôle progressiste dans les efforts de réconciliation nationale et de développement socio-économique du pays.
« Les sondages que nous avons effectués au cours des trois ou quatre dernières années ont montré que les médias sont estimés objectifs et participatifs au développement social par le public. 80% des sondés estiment que les médias font du bon travail », a-t-il dit.
Prenant la parole à l’occasion, Cleophas Barore, président de la Commission rwandaise des médias (RMC), a appelé les journalistes à plus de professionnalisme en s’armant d’une suffisante capacité d’analyser l’impact des messages qu’ils transmettent à leurs publics.
« Les journalistes doivent éviter d’être utilisés comme instruments de propagation de la haine et du venin. Un journaliste doit vérifier, analyser et réanalyser la source d’information et son impact potentiel sur la société avant de la diffuser, de l’écrire ou de la publier », a-t-il déclaré montrant que le métier de journaliste est une lutte de tous les jours pour savoir comment construire une nation qui ressoude encore son tissu social déchiré graduellement depuis 1959 et presque complètement en 1994.
Il a ajouté : « Nous avons l’éthique pour nous guider, mais vous devez aussi avoir votre conscience et savoir décider quoi informer le public », a ajouté Barore qui trouve que la société rwandaise n’est pas encore guérie des blessures morales du génocide d’Avril-Juin 1994 qui a emporté plus de 60 praticiens des médias, la plupart génocidés pour leurs idées progressistes et pour leur appartenance à l’ethnie tutsi.
Au cours du débat qui a suivi, les participants ont appelé à une action contre les journalistes qui diffusent des messages de haine ethnique.
"Les journalistes ont tendance à abuser de leur indépendance d’opinion, a dit Jean-François Dupaquier, journaliste, historien et auteur français présent à la rencontre.
La soirée a également été l’occasion pour les journalistes de réfléchir sur leur rôle dans la transformation sociale, en particulier dans le contexte du paysage médiatique en constante évolution.Histoire de dire que liberté d’expression va de pair avec une analyse raffinée du fait politique et du destinataire des produits médiatiques ; celui-ci n’étant pas encore remis des traumatismes de ce génocide qui a emporté plus d’un million de victimes tutsi ?
Mais alors, le dit journaliste est-il assez outillé ? A-t-il assez de moyens intellectuels et matériels pour qu’il soit à l’aise et épanoui dans le cours de son travail ! Pour cela,il lui faut nécessairement se spécialiser dans un des différents secteurs de la vie économique du pays. Tel dans le journalisme économique, sportif, tel autre dans le journalisme politique, culturel, industriel, gestion de conflit, sociologie du travail, religieux, arts et cinéma,... Pourtant, le politique semble ne pas y accorder beaucoup d’attention. Pour éviter des prestations incomplètes et insatisfaisantes d’actuels praticiens des média, les pouvoirs publics devraient mettre le paquet et ouvrir le SFAR (Student Financing Agency for Rwanda) aux journalistes en fonction ne détenant que le diplôme généraliste de licence en ceci ou en cela.
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