Peu avant qu’il écrive cette lettre ouverte, présentant ses meilleurs voeux au peuple rwandais et brossant un portrait de l’état de la nation rwandaise le 31 décembre 2018 à minuit, le Président Paul Kagame a parlé de relations difficiles de bon voisinage entre les deux pays. Immédiatement les observateurs politiques de la région ont compris qu’il n’avait pas voulu nommer entre autre, l’Uganda qui facilite le groupe politico armé du RNC/Rwanda National Congress de l’ancien général Kayumba Nyamwasa, un groupe qui recrute parmi les jeunes réfugiés et autres Rwandais vivant en Uganda avec un soutien permanent de l’organe de renseignement militaire ugandais, le CMI.
Taremwa ne fait pas du tout allusion dans sa lettre ouverte aux deux présidents à ce contentieux qui diviserait davantage les deux frères d’armes et leaders historiques des deux mouvements de libération, NRM de l’Uganda et FPR du Rwanda.
Taremwa n’est pas en position de mettre le feu à ce qui reste de fraternité entre les deux anciens camarades de lutte. "Si Kagame avait voulu rester au pays Uganda et ne pas initier sa guerre de libération au Rwanda, il serait encore dans un haut poste en Uganda", lit-on dans cette lettre faisant allusion à l’article de la Constitution ugandaise de 1995 qui consacre que la tribu Banyarwanda d’Uganda est pleinement nationale ugandaise.
C’est peut-être là que les choses se corsent entre les deux leaders. L’alors Major Paul Kagame, puis avant lui le Général Fred Rwigyema, qui a décidé contre le voeu de son grand frère Museveni de rester conscrit dans l’armée ugandaise et de penser à sa patrie. Museveni garderait-il une dent contre ce jeune officier qui, à son insu, déserte les rangs du NRA/National Resistnce Army pour créer son RPA/Rwanda Patriotic Army et de passer la frontière rwandaise ?
Talemwa de même que M. Gatsinzi, rwandais lui aussi, récemment arrêté en Uganda et torturé par la CMI sous prétexte qu’il serait un espion au service du Rwanda ; les deux anciens cadres du NRM et actuellement commerçants de leur état, échangent des propos où l’on sent une sorte de déception de part et d’autre. C’est comme s’ils se disaient : "qu’est devenue notre camaraderie d’antan de frères d’arme ?".
Mais c’est ici que les choses semblent se lire à demi mots. Si en 1995, Museveni donne la nationalité à la tribu Banyarwanda d’Uganda, chose qui est consacrée par la Constitution de son pays ; cela ne veut-il pas dire que le Rwanda récemment libéré du joug de Habyarimana avec un prix payé énorme de un million de Tutsi génocidés, la thèse d’un Rwanda qui, pour se relever devait être déclarée une province de l’Uganda, n’était-elle pas incrustée dans les consciences des dirigeants ugandais dont Museveni en premier ?
Allons-y doucement ! Ne brusquons rien ! S’il faut réfléchir à froid, Gatsinzi, le cadre du NRM ugandais puis du RPF rwandais dit que "pour être né et avoir grandi en Uganda avant de participer à la guerre de libération, je sens que l’Uganda est ma patrie. Aussitôt assez grands pour aller à l’école, je ne trouve nulle autre part où faire enregistrer mes enfants si ce n’est dans les écoles de l’Uganda". Cette confidence qu’il fait à son ancien camarade Taremwa montre que la plupart d’anciens réfugiés rwandais en Uganda rêvent positivement de ce pays. Donc rien comme menace ne peut venir d’eux, dussé-t-ils être de hauts officiels rwandais.
Par contre, depuis que le Général Paul Kagame est vice Président et Ministre de la Défense de son pays de 1994 à 2001, il aura échappé à des complots dont d’aucuns disent qu’ils étaient téléguidés à partir de Nakasero State House.
Taremwa peut être mû de bonnes intentions mais il faut persuader le vieux guérilleros pour qu’il se départisse de ses ambitions qui ne le quittent pas. N’aide-t-il le RNC du général Kayumba Nyamwasa à recruter des jeunes qu’il amène dans les maquis imprenables du Sud Kivu sur les plateaux de l’Itombwe ?
Des sources rapportent qu’il ourdit un complot avec le frère du Sud du Rwanda, Pierre Nkurunziza du Burundi pour que le piège se referme sur le Rwanda. Les supposés camps d’entraînement des Barundi vivant au Rwanda ont été un argument qui s’est révélé un faux ; tout cela étant fait pour fréner les élans de développement imprimés par un Kagame dynamique avec risque qu’en 2030, le Rwanda ne devienne un pays à revenu intermédiaire, surpassant de loin la consistance de gouvernance de tous les pays de la région.
Au lieu de voir un vieux sage Museveni fier de son petit frère et frère d’arme Kagame, Museveni le belliqueux trouve qu’il lui fait ombrage d’où il doit tout faire pour que ses dissidents, les Kayumba et autres adversaires, les FDLR, FDU, PS IMberakuri et autres Paul Rusesabagina de l’Hotel Rwanda. Bref, un ramassis d’opposants de divers horizons y compris les peu recommandables de par leur histoire génocidaire.
"En tant que citoyens ugandais et Rwandais de nos deux pays frères Uganda et Rwanda, nous sommes peinés d’entendre de la bouche d’un Président qu’un pays voisin ne vous veut pas du bien. Les excellentes relations rwando ugandaises de longue date ne devraient pas pâtir de l’incopréhension qui aura surgi entre deux leaders", lit-on dans la lettre de Taremwa publiée par Chimp Report du 10 janvier 2018.
"Je connais plusieurs personnes qui ont des familles en Uganda. Ces personnes-là sont portées disparues. Moi aussi (Fidèle Gatsinzi, ancien Cadre du NRM puis du FPR), j’ai subi la même forfaiture : Torture sévère et déportation à la douane-frontière Gatuna. Ne me dis pas, Talemwa, que j’ai un problème avec le Président Museveni", lui a rétorqué Fidèle Gatsinzi qui évoque une arrestation abusive le 9 décembre 2018 dont il a fait l’objet alors qu’il se rendait à une affaire familiale à Kampala et qu’il en est revenu dans la chaise roulante après des tortures atroces, le 22 décembre de la même année.
Fidèle Gatsinzi se confie à son ancien camarade ugandais pour lui dire que cette pratique criminelle du régime de Kampala qui voit partout des espions rwandais, que cela se fait pour que Museveni cache qu’il est entrain de soutenir un mouvement RNC/Rwanda National Congress qui veut revenir en force au rwanda et qui sera, si d’aventure il prenait le pouvoir à Kigali, entièrement répondant à toutes les siollicitations de Museveni et de son régime.
Néanmoins, les deux anciens cadres de leurs mouvements Taremwa l’Ugandais et Gatsinzi le Rwandais saluent la sortie officielle du Président Museveni qui a reconnu que les Rwandais en voyage ou résidant en Uganda sont harcelés et arrêtés sans possibilité d’être assistés juridiquement par des avocats.
Peut-on espérer que les deux gentlemen Museveni et Kagame vont devoir réviser en tout pragmatisme qui les caractérisent et comprendre que le dialogue et la raison sont importants ?
Dans tous les cas ce qui les unit est plus important que les petits ressentiments passagers.
Si le Rwanda souhaite voir un Uganda qui tient à ne pas mettre le feu à la maison Rwanda, c’est juste une revendication légitime de la partie rwandaise. Dans tous les cas, on l’a vu pas le passé où des dissidents ugandais ont essayé d’utiliser le territoire rwandais pour leurs activités déstabilisant l’Uganda mais le rwanda a trouvé que cela pouvait hypothéquer les relations de bon voisinage et ils ont été priés de continuer leur route.
Fidèle Gatsinzi et Taremwa se conviennent de la nécessité de voir les leaders des deux pays qui se sont convenus en janvier 2018 de résoudre ce problème qui handicape la libre circulation des personnes et des biens entre Rwandais et Ugandais. Mais pour cela, les sentiments de l’un et de l’autre leaders devraient être discutés. Il en va de même de voir que le leader ugandais devrait laisser tomber toute démarche qui à la longue, embraserait le Rwanda de son neveu Paul Kagame.
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