À quelques semaines du scrutin présidentiel prévu le 18 février, le climat politique se tend en Ouganda. L’affaire Christopher Aine, disparu depuis le 17 décembre (la date elle-même est discutée), s’est transformée en un thriller politico-judiciaire qui embarrasse les autorités.
Qui est Christopher Aine ?
Christopher Aine est le chef de la sécurité de l’ex-Premier ministre et candidat à la présidentielle Amama Mbabazi. C’est un ancien des forces spéciales ougandaises âgé de 33 ans, dont le nom n’est pas inconnu des annales ougandaises. Il est le fils de Julius Aine, un des fameux « 41 combattants », qui a contribué à installer Museveni au pouvoir en 1986. Héros déchu, ce dernier est décédé dans des circonstances troubles dans les années 90. Selon le quotidien The Observer, Christopher Aine a été très marqué par le manque de considération du président Museveni à l’égard de sa famille. Début 2015, après deux ans passés sous contrat privé à l’étranger pour « les Américains », a-t-il expliqué à la presse, il décide de rentrer en Ouganda.
Les circonstances de sa disparition
Il rejoint alors officiellement les rangs de Go Forward, le mouvement d’Amama Mbabazi. Le 13 décembre, des affrontements éclatent à Ntungamo entre des militants de son organisation et ceux du NRM, le parti présidentiel, qui conduisent à de nombreuses interpellations. À la suite de cet événement, Christopher Aine est lui-même arrêté le 17 décembre à sa résidence de Kyanja (banlieue de Kampala), par des hommes en uniforme, et emmené dans un pick-up de la police, assure un témoin. Depuis, plus aucune nouvelle.
Le démenti des autorités
Après sa disparition, le dossier est rapidement devenu une affaire d’État, obligeant Yoweri Museveni à prendre position. Selon lui, le chef de la sécurité ne serait pas détenu mais « caché » par le camp Mbabazi à des fins de propagande. La police affirme ne pas le détenir, et maintient avoir été alerté de sa disparition par la presse. Dans le camp Mbabazi, on crie au mensonge. Les avocats de Go Forward ont annoncé avoir interpellé la Haute cour pour exiger du chef de la police qu’il produise Christopher Aine.
Une affaire dans l’affaire
Plusieurs clichés d’un corps pris dans une morgue, ont été diffusés le 7 janvier par le quotidien à sensation Red Pepper, et largement relayés sur les réseaux sociaux. Un corps reconnu comme étant celui de Christopher Aine par une de ses sœurs. Trois membres de la direction du journal ont été interpellés. Charles Rwomushana, un ancien membre des services secrets, soupçonné d’être à l’origine de la divulgation de la photo, a quant à lui été détenu pendant trois jours, afin d’être interrogé sur sa source.
Vers une enquête indépendante ?
En l’absence de réponse à ses questions, la famille du disparu a annoncé vouloir faire appel aux services d’un enquêteur privé international. Si certains proches espèrent toujours que Christopher Aine soit vivant, ils semblent convaincus de la culpabilité de la police. « Quand les photos ont été publiées, résume ainsi un de ses oncles, la police a affirmé qu’il était toujours en vie. Et cela montre bien qu’elle sait où il est. »
Avec jeuneafrique.com
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