Le Rwanda a décidé en accord avec le HCR/Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés, qu’à partir du 31 décembre 2017, toutes les causes qui génèrent le problème réfugié seront terminées.
Le FPR-Inkotanyi entend ainsi rester fidèle à la poursuite de ses sept points de son programme politique qui, en son septième point parle de la cessation de toute cause qui devrait générer le problème des réfugiés. Cette question a été mal accueillie par les milieux réfugiés rwandais. La VOA de ce samedi 16 décembre 2017 dans son programme Kirundi-Kinyarwanda a initié un débat autour de la question. L’invité Dr Eric Ndayishimiye, président des réfugiés rwandais au Congo Brazzaville montre les contours politiques de la question.
« Nous subissons un complot du gouvernement rwandais avec l’assentiment du HCR. Au Rwanda, il n’y a pas de droit d’expression. Tous ceux qui vont contre les vues du Gouvernement sont emprisonnés ou portés disparus », a dit gratuitement le docteur tentant de donner un nom d’un réfugié rapatrié de la Zambie.

Pour l’Association SOS Réfugiés, la clause de cessation du statut de réfugié rwandais est une perfidie du FPR. Pour ses intérêts politiques, les jeunes et enfants de Rwandais doivent continuer à vivre dans la crasse et l’incertitude des lendemains.
Pourtant, les réactions de l’audience disent le contraire. Une mère de district Kayenzi en province du Sud prend la parole pour réagir contre les propos du docteur. « En ce moment, nous sommes entrain de construire pour un jeune, ancien combattant des FDLR volontairement rapatrié avec sa famille », a dit la vieille dame faisant allusion aux travaux communautaires utiles pour la réinsertion de ces réfugiés qui rentrent au pays venant entre autre de l’Est de la RDC, qu’ils soient ou non d’anciens combattants FDLR.
Pas d’arguments convaincants
« (…) Nous dénonçons le fait que depuis 2009, le HCR a manœuvré, en vue de retirer le statut de réfugié aux Rwandais ayant fui le Rwanda avant le 1er janvier 1999, sans tenir compte des préoccupations et des attentes de ces réfugiés ; et pire encore en exposant ces derniers au danger d’être renvoyés vers le Rwanda, pays qu’ils ont fui et qui est régulièrement mise en cause pour ses nombreuses violations des droits de l’homme », lit-on dans une lettre d’une association Plateforme SOS Réfugiés écrite de Bruxelles ce 11 décembre 2017.
Ce qui est intéressant c’est que le HCR de même que d’autres Associations internationales des Droits de l’Homme font un monitoring au quotidien du rapatriement et de la réinsertion réussie dans la société rwandaise de ces anciens réfugiés.
Le seul argument de l’absence du pluralisme et liberté d’expression au Rwanda est brandi par les associations de réfugiés rwandais cachant ainsi une idéologie ségrégationniste ethnocentriste qui ne veut pas s’éradiquer dans la conscience de ces derniers.
« Ces rwandais, que la communauté internationale a, une nouvelle fois, failli à protéger, sont non seulement les survivants de ces massacres mais en sont également les témoins. Nous estimons donc qu’il est faux d’affirmer que ces réfugiés n’ont aucune raison de craindre pour leur sécurité et leur intégrité physique en retournant au Rwanda. C’est pourquoi, nous sommes convaincus que dans son principe même, la clause de cessation du statut de réfugié est injuste et injustifiée.

La précarité
En dépit de ce postulat de départ erroné, le HCR, a recommandé que l’application de la clause de cessation soit effective au 31 décembre 2017. Dans la Stratégie globale visant à mettre en œuvre la clause de cessation du statut de réfugié, dont les grandes lignes ont été décidées en décembre 2011, le HCR avait insisté sur le fait que les réfugiés rwandais devaient être associés au processus. Force est de constater que, malheureusement, les réfugiés rwandais n’ont été, ni consultés, ni associés à ce processus », lit-on dans la longue lettre où méticuleusement les auteurs se font violence de ne pas faire allusion aux réfugiés Hutus de 1994 parqués en chapelet de camps le long de la frontière RD Congolaise avec le Rwanda qui, très sursensibilisés au non retour, ont décidé de fuir en profondeur de la RDC, les troupes de l’AFDL et APR en route pour Kinshasa en 1996 et ont subi des dégâts collatéraux.

L’incertitude !
Le Rwanda se reconstruit et a besoin de tous ses citoyens
Comment comprendre la tactique politique de l’association Plateforme SOS Réfugiés ? Pour cette poignée d’intellectuels hutu qui ont déjà acquis la nationalité belge, il est question de perpétuer un dualisme ethnique Hutu Tutsi comme une idéologie qui doit traverser les générations de Rwandais. Il est question de raviver, d’attiser continuellement cette conscience ethnique chère aux partis de l’opposition politique négative des FDU Inkingi de la Dame Victoire Ingabire purgeant une peine de quelques 25 ans dans les geôles rwandaises, d’Ishema ry’u Rwanda de l’abbé Thomas Nahimana et le RDI (Rwanda Dream Initiative) du vieux politicien Faustin Twagiramungu.
Or il se fait que les autorités gouvernementales rwandaises actuelles conscientes des dégâts qu’une telle conscience ethnique a commis de 1959 pour culminer en avril-juin 1994 dans le génocide des Tutsi prennent très au sérieux toutes les démarches d’éradication de ce fléau dans la jeunesse rwandaise malgré ce conservatisme idéologique en perte de vitesse.
« Les réfugiés rwandais de RDC, de Zambie, d’occident et d’ailleurs ont fait le déplacement de Kigali et de toutes les provinces du pays pour, dans le cadre du programme Come-and-See, faire leurs propres analyses de l’état de la vivabilité du Rwanda social. Certains ont décidé de rapatrier leurs familles dont Mme Séraphine Mukantabana, l’ancienne ministre de la Gestion des Réfugiés et des Désastres. Mais cela ne regardent qu’eux. Nous nous pensons qu’il manque un espace d’expression au Rwanda. Le HCR ne devrait pas nous forcer à la cessation de la clause de Réfugié », a dit le Dr Eric Ndayishimiye, invité de Thomas Kamilindi de la VOA de ce vendredi 15 décembre 2017.

Une infortune même dans l’éducation. Pour les contradicteurs du régime, ces enfants doivent continuer d’être privés de leurs droits à une éducation de qualité.
Eric Ndayishimiye est simplement un politicien de l’ancienne génération qui ne veut pas comprendre que le régime actuel de Kigali cherche à dépasser sérieusement et, dans la praxis, rationnellement cette question idéologique ethnique pour embrasser un panafricanisme faisant en sorte que tous les Rwandais, vieux et jeunes, travaillent d’arrache-pied pour pouvoir produire économiquement assez pour eux et pour des peuples de la région et de l’Afrique entière.
La cessation de la clause ‘Réfugié’ entre donc dans un vaste programme rwandais faisant en sorte que les Rwandais partout où ils se trouvent peuvent être détenteurs de la mobilité pour leur pays autant qu’ils veulent rester dans les pays d’accueil tout en y étant compétitifs et en étant, par conséquent, une antenne commerciale pour des produits locaux en partance pour le Rwanda et pour les produits rwandais pouvant être commercialisés là où ces rwandais sont établis.
Là n’est pas encore la conscience de la Plateforme SOS Réfugiés de droit belge qui tient en sorte que le HCR se désiste pour les réfugiés rwandais établis en RDC. Et l’on comprend la démarche de cette association qui tient en sorte qu’une poche d’ethnocentrisme hutu reste disponible à la porte du Rwanda avec une possibilité de réarmement des FDLR qui y trouveront un vivier idéologique intact.

« Nous, membres de la plate-forme SOS Réfugiés exhortons le HCR, à convaincre le gouvernement congolais de reporter l’entrée en vigueur de la clause de cessation de statut de réfugié pour les Rwandais au lieu d’inciter les réfugiés rwandais soit à rentrer volontairement au Rwanda, soit à solliciter un passeport rwandais dans le but d’introduire une demande d’intégration locale », lit-on dans la lettre. Les concepteurs de cette lettre au Haut Commissaire des Nations Unies aux Réfugiés sont des fins politiciens.
Ils se cachent derrière des arguments simples et légers pour cacher leurs desseins politiques profonds de maintien idéologique de la dualité ethnique hutu-tutsi, un vivier nécessaire pour leur éviter une mort politique. Les gouvernements rwandais de Grégoire Kayibanda (1961-1973), du gén. Juvénal Habyarimana (1973-1994), pour subsister n’ont-ils toujours brandi le péril hutu pour subsister au lieu d’arrêter des mesures politiques permettant une prospérité et des changements sociaux profonds impactant sur le mode de vie des citoyens et des attitudes culturelles qualitativement nouvelles ?
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