Rwanda : Paul Kagamé sur orbite jusqu’en 2034 .

Redigé par AFRICATIME.COM
Le 21 janvier 2016 à 11:21

Le 31 décembre 2015, lors de ses vœux à la nation, le président rwandais Paul Kagamé a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2017 : « Vous m’avez demandé de diriger à nouveau ce pays après 2017. Étant donné l’importance que vous y accordez, je ne peux qu’accepter ».
Une stratégie bien ordonnée
Un long travail politique, mené depuis la fin de l’année 2014, a été mené préalablement à cette annonce destinée autant aux observateurs internationaux qu’aux électeurs rwandais. Il a débuté (...)

Le 31 décembre 2015, lors de ses vœux à la nation, le président rwandais Paul Kagamé a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2017 : « Vous m’avez demandé de diriger à nouveau ce pays après 2017. Étant donné l’importance que vous y accordez, je ne peux qu’accepter ».

Une stratégie bien ordonnée

Un long travail politique, mené depuis la fin de l’année 2014, a été mené préalablement à cette annonce destinée autant aux observateurs internationaux qu’aux électeurs rwandais. Il a débuté en octobre de cette année-là par la déclaration de trois partis satellites du Front patriotique rwandais (FPR), le parti de Paul Kagamé, appelant à un référendum sur une révision de la Constitution qui, jusqu’alors, limitait la fonction présidentielle à deux mandats de sept ans.

Puis, début février 2015, plusieurs Rwandais éminents publièrent des tribunes dans le journal pro-gouvernemental, The New Times. Ils célébraient le chef de l’État et faisaient le vœu qu’il ne quitte pas le pouvoir : le pays avait encore besoin de lui. À la mi-mars, le maire de Kigali, la capitale rwandaise, déclara que selon des représentants territoriaux, leurs électeurs réclamaient une réforme de la Constitution. Fin mai, le Parlement annonça que deux millions de citoyens avaient déjà signé une pétition affirmant leur accord pour que Kagamé ait la possibilité d’être réélu. Le 15 juin, alors que la pétition comptait 3,6 millions de signatures (sur 6 millions d’électeurs), le FPR se prononça en faveur de la réforme constitutionnelle.

Le 14 juillet, le Parlement vota à l’unanimité le principe de la révision et constitua un comité pour la proposer à un référendum national. Cette session se déroula en présence de nombreux partisans rassemblés dans les tribunes ouvertes au public, leurs chants et leurs applaudissements furent amplement médiatisés. Les consultations pour le référendum se déroulèrent dans tout le pays et, le 15 août, le rapport des députés présenté au Parlement attesta que la majorité de la population souhaitait un amendement de la Constitution, qu’une dizaine de Rwandais seulement se seraient prononcés contre le projet.

Tirant argument du nombre des pétitions, le Parlement prépara et vota, le 28 octobre, la loi soumise au référendum. Elle stipule que le Président en exercice pourrait se représenter en 2017 pour un mandat de sept ans. Puis, à partir de 2024, au septennat serait substitué un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Ce serait l’année zéro de la nouvelle Constitution. Ingénieuse disposition qui donne toute latitude à Paul Kagamé de briguer éventuellement deux nouveaux mandats en 2024 : il pourrait donc être réélu jusqu’en 2034.


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