Ce « shutdown » n’est pas vraiment une surprise, car aucun des deux camps ne voulait céder. « C’est peut-être la semaine la plus chaotique de la présidence la plus tumultueuse de l’histoire des Etats-Unis », résumait Chuck Schumer juste avant le début du vote, qui mathématiquement, ne pouvait aboutir.
Pour Donald Trump, faire construire ce mur est une promesse de campagne devenue une obsession. Mais les démocrates avaient le moyen de l’en empêcher. Au Sénat, il fallait 60 voix sur 100 pour débloquer les fonds nécessaires, et les Républicains ne disposent que de 51 élus.
Après l’échec du vote, les discussions ont donc repris, mais elles se sont finalement arrêtées assez vite, et le gel budgétaire est devenu inévitable.
Qui est responsable ? Ce qui est certain, c’est qu’un accord avait été trouvé dans la semaine, accord qui ne prévoyait pas la construction d’un mur, mais auquel Donald Trump semblait se résoudre.
Et puis le président a subi les foudres de sa base, notamment quelques animateurs radio et télé qui l’ont accusé de ne pas avoir de tripes, et finalement, le président américain a donc fait volte-face en indiquant qu’il ne signerait pas le texte négocié entre les deux partis. C’est donc pour ça que l’on en arrive à cette situation.
Des salaires ne sont pas financés
Une partie du fonctionnement de l’Etat n’est pas assuré à partir de ce samedi 22 décembre (lire encadré). Parmi les quelque 850 000 fonctionnaires, une grosse moitié devrait quand même continuer à travailler pour assurer les fonctions essentielles de l’Etat, mais sans être payés immédiatement, et une autre moitié va carrément, elle, se retrouver au chômage technique. Plusieurs ministères ne vont donc pas fonctionner normalement. Et puis, par exemple, la statue de la Liberté à New York pourrait être fermée au public, tout comme certains parcs nationaux.
Combien de temps cela peut durer ? C’est toute la question. Cette année, il y a déjà eu deux shutdown, mais de trois jours au maximum. Cette fois, il y a vraiment une impasse politique. Les sénateurs doivent rester mobilisés ces prochains jours, alors que Donald Trump a lui-même prévenu que cela pourrait durer très longtemps.
Donald Trump s’isole toujours plus
Dans le camp républicain, les élus ne cachent plus leur perplexité. La paralysie partielle du gouvernement s’ajoute au départ fracassant du secrétaire à la défense, James Mattis, ulcéré par la décision prise par Donald Trump de retirer les troupes américaines de Syrie. Même le chef de la majorité républicaine au Sénat, rarement en désaccord avec le président, s’est dit particulièrement affligé qu’il démissionne.
A l’aube de sa troisième année au pouvoir, les poids lourds qui tempéraient les humeurs de Donald Trump ont tous quitté la Maison Blanche ou s’apprêtent à le faire. Le président prend de plus en plus de décisions seul, et fait preuve d’une indiscipline qui inquiète jusqu’aux marchés financiers : malgré la bonne santé de l’économie américaine, la Bourse de Wall Street a enregistré une chute spectaculaire cette semaine. Mais le socle électoral du président lui, reste solide. Et c’est cela surtout qui importe à Donald Trump.
■ Qu’est-ce que le « shutdown » ?
Le « shutdown » (littéralement « fermeture ») est la paralysie des administrations fédérales aux États-Unis. Il intervient après un blocage politique, lorsque le Congrès et le président sont en désaccord sur le budget de l’État. Le gouvernement se retrouve à court d’argent et doit donc fermer des dizaines de services fédéraux. Jusqu’à 850 000 fonctionnaires peuvent être mis au chômage technique. Seules des fonctions jugées essentielles sont assurées, comme les soins médicaux, le contrôle aérien ou la sécurité des prisons.
Le « shutdown » est un grand classique de la politique américaine. En 40 ans, il est intervenu une vingtaine de fois. Le plus long étant sous l’administration Clinton : 21 jours d’affilée. Le dernier en date, en février 2018, n’a duré que quelques heures, sous Donald Trump. Les sujets de discorde sont très variés, comme la réforme du système de santé qui l’avait provoqué, sous Obama. Ces paralysies des administrations fédérales coûtent à chaque fois des milliards de dollars à l’économie américaine.
avec rfi.fr
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!