Trump tient des propos comparables au discours génocidaire au Rwanda de 1994

Redigé par IGIHE
Le 31 juillet 2019 à 08:31

Toujours égal à lui-même, le Président américain Donald Trump ne cesse de défrayer les chroniques. Le fait d’avoir qualifié les gens de rats ne diffère en rien du langage qui a conduit au génocide perpetré contre les Tutsis au Rwanda en 1994 ou à celui contre les Juifs.

Il s’est retrouvé dans de sales draps, accusé et attaqué de toutes parts, après avoir usé, sur son twitter samedi 27 juillet 2019, des termes discriminatoires en s’acharnant contre le Député noir de la ville de Baltimore, Elijah Cummings, qualifiant celle-ci comme la ville la plus sale du monde, et dont la saleté serait causée par les innombrables rats qui virulent dans cette ville, faisant allusion à sa population majoritairement noire.

“La Région de Cummings est une honte, elle est pleine de rats. Pourquoi tant d’argent est encore envoyé dans la région de Elijah Cummings alors qu’elle est la plus mal gouvernée et la honte des Etats Unis ? Aucun être humain ne voudrait habiter ce lieu. Où va tout cet argent et combien est-il volé ? Il faut qu’une investigation soit faite le plus vite possible”, a tonné Trump.

C’était après que le Député eut critiqué publiquement l’Institution chargée du bien-être social, interrogé par le Congrès sur la vie des immigrés dans des centres d’accueil près de la frontières des Etats-Unis avec le Mexique. Il avait déclaré qu’il était honteux pour la première puissance mondiale que des immigrés soient maltraités, logés dans la saleté où sont visibles de petits enfants assis dans des excréments par manque de matériel d’hygiène.
Ce à quoi le Président avait rétorqué que le Député ne devrait rien demander sur les immigrés puisque les habitants de la région dont il est responsable vivent moins bien que ces immigrés.

Les propos de Trump qualifiant les gens de rats ont été condamnés par les défenseurs des minorités, disant qu’ils visent à semer la haine, en particulier contre ceux d’origine d’Amérique du Sud et d’Afrique.

Victor Blackwell, journaliste du CNN, a fort condamné les propos de Trump sur Baltimore.
“Donald Trump, qui a écrit sur son compte Twitter plus de 43.000 fois, a souvent insulté plusieurs personnes d’origines diverses, mais il n’y a aucun doute que cette fois-ci il parlait des Noirs et des originaires d’Asie, qu’il qualifie de rats venus infester et sucer, se référant à une certaine période où une épidémie de parasites avait frappé le pays”, a-t-il dit.

Ed Kilgore du New York Magazine ne l’a pas non plus épargné. Il a dit, en juin 2018, que le fait que Trump aime utiliser ce mot ne diffère en rien des mots deshumanisants en usage avant et pendant le génocide des Juifs de 1938-1945 et celui des Tutsis du Rwanda de 1994. Ce langage qui attisent la haine était utilisé par Adolph Hitler qualifiant de rats les Juifs, ou de crabes ou de serpents pour les Tutsis, afin de faire comprendre au tueur qu’il a tué un animal sauvage et nuisible et non un être humain.

Le même son de cloche est venu du Maire de Baltimore, Bernard C Jack Young.
“Il n’est pas permis que le Président des Etats-Unis dévalorise à ce point une ville comme Baltimore qui progresse sans cesse, et s’acharne contre le Député Elijah Cummings, notre héros”, s’est-il révolté.

Les chiffres fournis par l’Institut chargé du contrôle des parasites dont les rats, Orkin Pest Control, montre que Baltimore est la neuvième ville où l’on compte le plus grand nombre de rats, avec Chicago à la première place, alors que la ville de New York dont Trump est natif vient bien avant Baltimore, soit à la troisième place au classement publié par le journal Pontiac Daily Leader.

Comme pour prouver que la mémoire du Président américain est bien courte.


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