Une délégation rwandaise à Kampala pour le suivi des accords de paix rwando ugandais de Luanda

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 13 décembre 2019 à 12:39

Ce Vendredi 13 décembre, une délégation rwandaise est arrivée à Kampala sur invitation de la partie ugandaise à siéger pour le suivi des Accords de Paix rwando Ugandais signés à Luanda le 29 août dernier.

Lesdits Accords de Paix entre le Rwanda et l’Uganda entendent tasser les différends entre les deux pays. Le Rwanda accuse l’Uganda de soutenir fermement des groupes armés (RNC/Rwanda National Congress, FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qui veulent destabiliser son régime.

Il l’accuse également d’arrêter et emprisonner arbitrairement puis torturer et déporter les Rwandais en voyage en Uganda les accusant d’espions du moment que priés, ils ne veulent pas rejoindre et s’incorporer dans ces mouvement dissidents rwandais. En revanche, l’Uganda accuse le Rwanda de fermer ses frontières au commerce transfrontalier alors que ce commerce est vivement encouragé par la Communauté des pays membres de l’Afrique de l’Est à laquelle tous les deux appartiennent et ont souscrit.

La mise en exécution des clauses de l’Accords doit se faire par une commission mixte rwando ugandaise avec des observateurs angolais et congolais. Il est prévu une série de rencontres de cette Commission de vérification. La première a eu lieu à Kigali en Septembre dernier. Il a été convenu au cours de celle-ci d’un caneva de travail de vérification. La deuxième réunion devait avoir lieu un mois après, donc en Octobre. Celle-ci a été reportée sine die. La partie rwandaise dit avoir été informée du report de cette réunion par la presse ugandaise.

Une atmophère chargée d’électricité
Mais l’on doit comprendre que l’atmosphère de négociation ne doit pas nécessairement être amicale surtout que les accusations du Rwanda contre l’Uganda s’avèrent vraies et lourdes et que l’Uganda les a acceptées. La question est de savoir comment il pourra décider de retirer aux groupes armés de dissidents rwandais cette faveur d’arrière base pour recrutement et autres activités de propagande politique qu’il leur a accordée.

Mais à force de voir ces mouvements battus sans pitié dans chacune de leur tentative de déstabilisation du Rwanda à partir d’un terrain étranger, Museveni le pragmatique pourra décider que son ancien dauphin Kagame reste le plus fort et incontournable, qu’il doit se résigner à désormais composer avec lui.

Kagame reste un militaire invétéré. Il anticipe sur son adversaire. Ne veut-il pas développer l’économie de son pays ? Aussi se commet-il à prévenir et disperser avec un grand fouet tout foyer de rébellion. Tout sponsor de ce foyer voit son souffle coupé et décide de décolérer.

La délégation ugandaise conduite par le Ministre Sam Kuteesa (à Gauche) à Kigali en septembre dernier. Sam Kuteesa sert la main de son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe.

Une forte délégation rwandaise à Kampala
La délégation rwandaise en partance à Kampala dirigée par le Secrétaire d’Etat rwandais à la Coopération Internationale est composée du ministre de la Sécurité, le gén. Patrick Nyamvumba, du ministre de l’Intérieur et Bonne Gouvernenace, Prof Anastase Shyaka, du Ministre de la Justice et Garde des sceaux, M. Johnston Busingye et du Gén. Joseph Nzamwita, Chef des Services de Renseignement et de la sécurité du pays.

Il est rapporté que l’agenda du jour focalisera sur l’examen de la mise en application des recommendations de la rencontre de Kigali en septembre dernier. Ici, la partie rwandaise avait donné une liste de Rwandais râflés par les services de sécurité d’Uganda et emprisonnés dans des conditions non procédurières. La délégation ugandaise d’alors avait promis de se pencher sur ce dossier.


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