Les hommes infectés par le VIH sur le continent africain réagiraient moins bien aux traitements antirétroviraux que leurs concitoyennes, indique-t-on dans une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), dévoilée mardi 27 novembre.

Selon les conclusions d’une étude menée par des chercheurs d’Épicentre, une association créée par Médecins sans Frontières (MSF) et l’IRD, le processus de reconstitution des globules blancs serait plus lent chez les hommes que les chez les femmes, traités pour une infection au VIH.
L’étude appuie ses conclusions sur des observations pourtant sur 13 000 patients suivis par des programmes de MSF au Malawi, en Ouganda et au Kenya.
Les traitements ont pour but de reconstituer progressivement le stock des globules blancs, premier réponse immunitaire du corps humain contre le virus.
La prise des antirétroviraux démarre dès lors que le patient passe sous le seuil de 350 lymphocytes T-CD4 par microlitre de sang. Ce type de globules blancs est le premier attaqué par le VIH, et le traitement consiste donc à en maintenir leur niveau suffisamment élevé.
Au bout de six mois de traitement, les femmes récupèrent en moyenne 140 cellules de plus par microlitre de sang que les hommes. Ce résultat leur permet d’atteindre plus rapidement le seuil des 500 cellules par microlitre de sang, un seuil au-dessus duquel la mortalité est moins élevée.
Selon l’étude, il y a plusieurs causes qui peuvent expliquer cette différence de réceptivité. Tout d’abord, les hommes africains infectés par le virus du sida pourraient être moins réceptifs aux traitements parce qu’ils tardent trop souvent à se faire dépister, par crainte d’être stigmatisés.
Facteurs sociologiques et biologiques
Si l’étude constate une plus faible observance des traitements antirétroviraux par la population masculine, elle indique qu’il y a également une différence biologique entre les deux sexes qui explique cette différence de résultats.
Les hommes possèdent en effet des niveaux de lymphocytes T-CD4 inférieurs à ceux des femmes et auraient plus de mal à régénérer leur stock de globules blancs.
Un fait qui s’explique notamment par le rôle joué chez eux par le thymus, la glande impliquée dans la maturation des cellules immunitaires.
L’âge enfin est aussi un facteur explicatif.
Chez les patients de moins de 30 ans, au bout d’un an de prise d’antirétroviraux, on parvient à obtenir des taux de globules blancs nettement plus élevés que chez les patients de plus de 50 ans.
« Les hommes doivent faire l’objet d’une attention soutenue de la part des programmes de lutte contre la maladie », conclut l’étude tout en insistant sur l’importance des actions de sensibilisation afin que les prises en charge débutent « le plus tôt possible ».
En Afrique, sur plus de 25 millions de personnes infectées par le VIH, 60 % sont des femmes. En 2011, 1,7 million de personnes sont mortes du sida dans le monde, dont 1,2 million en Afrique subsaharienne, selon les dernières statistiques d’Onusida.
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