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27ème commémoration du génocide des Tutsi:le temps de mea culpa superficiels des Eglises

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 15 avril 2021 à 03:08

Les aveux d’échec des confessions religieuses au Rwanda commencent à se faire entendre 27 ans après ce cataclysme qui a secoué la société rwandaise et ses institutions publiques et surtout religieuses pour des Rwandais chrétiens à plus de 90%.

Il est, ce qui est encore plus frappant, un fait avéré que les Interahamwe de partout dans le pays, dirigeaient les Tutsi vers les églises pour mieux les y tuer systématiquement. L’Histoire du Curé de la Paroisse de Nyange dans l’ancienne préfecture Kibuye en dit long. Lui, la haine excessive, a pris un caterpillar pour détruire l’église et donc tuer le millier de Tutsi y réfugiés.

Cardinal Antoine Kambanda, de l'Eglise catholique du Rwanda : des regrets. Il implore la misericorde de Dieu et ne montre pas le rôle génocidaire puissant de Mgr Nsengiyumva et chef du Clergé rwandais de 1994. Rien n'est dit à propos du silence criminel du nonce apostolique en poste à Kigali. C'est comme si Rome aussi se taisait et donnait les Tutsi refugiés dans les eglises en sacrifice à Dieu

Les statistiques de ces tristes temps-là montrent que un très grand pourcentage de Tutsi génocidés l’ont été dans ces temples de Dieu.

Quoi ! L’opprobre !

Mais bon dieu comment les hommes d’église qu’on disait représentants de Dieu sur la Terre ont-ils été sensibilisés criminellement par un mauvais leadership public ? Comment ont-ils accepté de véhiculer un discours haineux et du "Tuez-les tous !" en lieu et place de l’évangile et de "Aimez-vous les uns les autres comme Dieu vous a aimés ?".

Notez bien que rares sont les églises pleines de déplacés Tutsi où les Interahamwe se sont introduits sans le consentement des abbés catholiques ou des pasteurs protestantsqui une semaine avant y disaient la messe.

En 2016, l’Eglise catholique a reconnu publiquement que certains de ses ministres ont participé à la commission du génocide perpétré contre les Tutsi. Elle a alors demandé pardon pour ces égarés. Jusque là, cette église avait problème de reconnaître son échec d’avoir été un mauvais pasteur, un pasteur qui égorge ses moutons.

Ah ça, non ! Cette demande de pardon n’est pas essentielle ! L’église catholique ne reconnaît pas que c’est bien elle qui, à travers ses ministres, a commis ce crime. Allons plus loin et réfléchissons au fait le plus poignant, l’Archévèque Nsengiyumva de Kigali est en même temps membre du Bureau Directeur du parti MRND au pouvoir depuis 1973.

Bishop Rusengo Nathan Amooti de l'église anglicane au Rwanda

"Rien qu’un conseil du Nonce Apostolique en poste à Kigali en ces temps-là ou selon sa conscience de Ministre de Dieu, au moins, une instruction de ne pas tuer les Tutsi réfugiés dans les églises allait être suivie à la lettre par les Interahamwe, les Gendarmes et autres militaires trop zèlés ayant la gachette facile. Or qu’est ce qui se passe ? L’archevêque ne lève meme pas son petit doigt. Le Nonce apostolique représentant le Pape au Rwanda est muet comme une carpe", dit dépité un activiste des Droits humains.

L’Eglise catholique donne-t-elle le ton ? L’ADEPR/Association des Eglises Protestantes au Rwanda fera elle aussi une sortie publique pour présenter ses excuses pour certains de ses pasteurs qui sont allés à l’encontre de la mission divine et qui ont joué un rôle hautement criminel dans la commission de ce génocide le plus rapide et sauvage de l’histoire humaine.

"Les choses effrayantes qui se sont déroulées au Rwanda en 1994 et commises par les Rwandais y compris les chretiens, ça dépasse l’entendement humain. Il n’y a que la misericorde de Dieu qui peut aider", a confié à IGIHE le nouveau Cardinal Antoine Kambanda. Pourtant il ne condamnera pas son instituttion tout autant qu’il ne la questionnera. Il ne soufflera pas mot à l’endroit de son prédecesseur, le tout puissant Seigneur Nsengiyumva, archêvêque de Kigali de ces temps-là et confesseur privé du couple présidentiel d’alors, M et Mme Habyarimana.

Bishop de l'ADEPR

La plupart des personnalités du monde religieux interrogées xpriment unanimement le regret. Pourtant elles ne remettent pas en question leurs institutions appelées à faire régner l’amour parmi les chrétiens. Elles ne font donc pas un constat d’échec pour mieux repenser de façon profonde ce constat d’échec.

Elles ne font que confirmer qu’on va, les dimanches, à la messe comme on va au marché.
Les prélats et autres pasteurs devraient aller plus loin et penser une nouvelle liturgie et stratégies nouvelles d’évangélisation à la Rwandaise. Des conclaves de cette sorte devraient être organiser pour durer beaucoup de mois, voire même des années afin d’arriver à arrêter d’autres voies divines où ministres de Dieu et paroissiens communient sérieusement.


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