Les rapatriés racontent leur survie après les années passées sous contrôle des FDLR

Redigé par IGIHE
Le 20 mai 2025 à 12:34

Un total de 1 156 Rwandais, auparavant retenus en otage par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé terroriste opérant dans l’est de la République démocratique du Congo, sont rentrés sains et saufs au Rwanda, en deux vagues successives.

Ces rapatriés bénéficient actuellement de soins médicaux, d’un accompagnement psychosocial et d’un appui logistique, grâce au programme national de réintégration mis en œuvre par les autorités.

Pour beaucoup d’entre eux, ce retour au pays marque le début d’une nouvelle vie, empreinte d’espoir et de dignité. Il représente aussi l’espoir de retrouver les droits et les opportunités qui leur avaient été retirés — un moment qu’ils attendaient depuis des années. L’accès à l’éducation, aux soins de santé et à la sécurité, autrefois perçus comme de lointains idéaux, devient désormais une réalité tangible.

Selon les autorités, plus de 2 500 Rwandais ont exprimé leur désir de rentrer volontairement. Ce processus est mené en étroite coordination avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui accueille les personnes concernées dans l’est de la RDC avant d’en informer le gouvernement, pour qu’il puisse garantir un retour en toute sécurité

Bien qu’ils viennent tout juste d’arriver, de nombreux rapatriés expriment déjà une profonde gratitude et un nouvel espoir, après avoir échappé aux conditions difficiles imposées par les FDLR.

Parmi eux, Valentine Uwamariya se souvient de la peur constante qui régnait dans les zones contrôlées par ce groupe armé : « Ils venaient enlever des gens. Certains ne revenaient jamais. Je me souviens d’un homme nommé Dukundane — ils l’ont emmené puis tué. Nous vivions dans une angoisse permanente, sans jamais savoir qui serait le prochain à disparaître. »

Soulagée d’avoir retrouvé sa famille, elle est rentrée avec ses six enfants, qualifiant ce retour de « seconde chance dans la vie ».

« La nuit, ils venaient nous voler notre bétail et de la nourriture. On voyait souvent des personnes disparaître. Je vivais chaque jour dans la peur. Je suis tellement heureux d’être enfin de retour. Je pensais devoir vieillir sans jamais revoir ma patrie. »

Japhet Mushimimana, un autre rapatrié, a salué l’accueil qui leur a été réservé : « La vie au Congo était extrêmement difficile. Même quand nous essayions d’élever du bétail, les FDLR nous le prenaient. On avait l’impression de travailler pour eux sans rien en retirer. Mais en revenant ici, en constatant tout le progrès accompli par les Rwandais et la qualité de vie qu’ils ont aujourd’hui, cela me remplit de fierté d’être l’un des leurs. »

Il a confié avoir initialement eu des craintes à l’idée de tout reprendre à zéro, mais ses inquiétudes se sont vite dissipées. « La manière dont nous avons été acceuilli, la relation paisible entre le gouvernement et les citoyens — tout cela nous donne un réel sentiment de sécurité. La vie ici n’a rien à voir avec ce que nous avons connu auparavant. Pour la première fois depuis longtemps, nous avons le sentiment d’avoir notre place », a-t-il affirmé.

« Là-bas, au Congo, on pouvait devenir une victime à tout moment. Ici, nous sommes libres, nourris, traités avec dignité. Cela me redonne confiance : nous aussi, nous avons le droit de vivre en paix et dans des conditions décentes », a-t-il ajouté.

Théogène Inyitaho, un autre rapatrié, a admis que sa perception du Rwanda avait longtemps été forgée par la peur et la désinformation. « On nous répétait sans cesse qu’il serait impossible de rentrer. Mais en voyant l’accueil qui nous a été réservé et les conditions dans lesquelles nous vivons aujourd’hui, il est évident que nous n’avions rien à craindre », a-t-il déclaré.

Le ministre en charge de la Gestion des urgences, le Général-Major (à la retraite) Albert Murasira, a tenu à rassurer tous les rapatriés — en particulier ceux qui hésitent encore à revenir — dissipant clairement toute crainte de représailles.

« Vous êtes en sécurité ici. Nous allons vous accompagner dans votre réinsertion, vous aider à acquérir de nouvelles compétences et à construire une vie digne et stable », a-t-il déclaré, en précisant que l’objectif du Rwanda n’est pas de privilégier des approches punitives, mais bien de favoriser la réintégration et la reconstruction.

Un total de 1 156 Rwandais, auparavant retenus en otage par les FDLR, sont rentrés sains et saufs au Rwanda
Le ministre en charge de la Gestion des urgences a tenu à rassurer tous les rapatriés, en particulier ceux qui hésitent encore à revenir
Le processus de rapatriement est mené en étroite coordination avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés

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