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Affaire M23, Kagame répond

Redigé par Tite Gatabazi
Le 16 octobre 2022 à 12:04

Le président Kagame n’est pas un homme qui verse dans la précipitation. Il sait prendre son temps et analyser profondément une question, préalablement à une expression publique.

Il sait donner le temps au temps.

Depuis novembre 2021 que le M23 congolais a repris les armes pour rappeler à son gouvernement les manquements aux accords dument signés, la RDC a emprunté le raccourci du bouc émissaire.

Elle accuse ouvertement le Rwanda de l’agresser par le truchement dudit M23.
Des discours du Président Tshisekedi aux sommets de la SADC, CEAC, UA, Conseil de sécurité des nations unies, assemblée générale des nations unies.

Dans tous ces forums internationaux, l’essentiel de son discours est axé sur le Rwanda et la fameuse agression. C’est dire.

Et en interne ainsi qu’au sein de la disposa congolaise, la mobilisation est générale : la presse, la société civile, les leaders d’opinion, les partis politiques sont sommés de soutenir cette thèse et en faire une large diffusion.

Et le porte-parole du gouvernement s’offusque publiquement qu’Olivier Kamitatu de l’opposition ne puisse joindre la meute pour dénoncer et condamner le Rwanda. Il est une question de défense de la patrie.

Jeudi le 13 Octobre 2022, lors de la traditionnelle rencontre annuelle avec la jeunesse "Meet The President", le président Kagame a enfin expliqué ce qu’était cette affaire M23.

D’entrer de jeu, il a dit que ceux qui doivent résoudre les problèmes du Congo sont les Congolais. Sauf qu’ils ne s’approprient guerre leurs problèmes pour y apporter des solutions.

Même si les autres peuvent apporter une quelconque assistance, le concerné doit avant tout assumer ses responsabilités.

Mais chaque fois qu’on cherche une solution à son problème et qu’on projette ses causes sur les autres, qu’on en fait une affaire des autres, alors on crée plutôt d’autres problèmes connexes.

On est loin d’obtenir la solution escomptée lorsqu’on pense que c’est les autres qui doivent apporter la solution.

Le problème persiste qu’on le veuille ou non.

C’est l’une des raisons pour lesquelles la crise sécuritaire subsiste à l’Est de la RDC.

Si vous prenez l’exemple du M23, lequel mouvement a pris naissance dans les termes non respectés des accords du 23 mars 2009 avec le gouvernent congolais.

Ajouter à cela la question cruciale des rwandophones congolais.

Les problèmes que posent leur présence en RDC ou qu’ils rencontrent comme citoyens congolais ne concernent aucunement le Rwanda.

Pour mémoire, les tutsis congolais sont persécutés depuis la naissance de Mutuelle des Agriculteurs de Virunga, MAGRIVI, en 1983. Un mouvement politique mis sur pied par le régime Habyarimana.

En 1990, la conférence nationale souveraine avait actée la fameuse nationalité douteuse de ces derniers. Excluant de ces assises Monseigneur Kanyamacumbi et l’ancien Ministre et membre du comité central du parti au pouvoir Rwakabuba Shinga.

L’ironie de l’histoire veut que la fille de ce dernier siège comme députée nationale sous la législature en cours.

Et depuis 1990, les massacres récurrents à l’encontre des tutsis congolais ne s’arrentent pas.

Ce problème est purement congolais, relève de la démission de l’Etat à protéger ses citoyens et remonte à très loin. Chercher à le morceler ou l’appréhender sous certains aspects et en ignorer d’autres pour satisfaire certains intérêts est malhonnête.

Cela pose un autre problème crucial, celui de la fuite de responsabilité des autorités congolaises.

Et cette fuite de responsabilité entraine mécaniquement la recherche de bouc émissaire, d’où les accusations infondées contre le Rwanda.

Et ce n’est pas ainsi qu’on résout le problème en le fuyant.


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