Actuellement, près de 10.000 militaires burundais sont déployés aux côtés des Forces armées de la RDC (FARDC) et des milices locales dites Wazalendo. Plusieurs sources signalent également la participation de membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes affiliée au parti au pouvoir à Bujumbura, sur le terrain.
Mardi, le ministre burundais de la Défense nationale et des Anciens combattants, Alain Tribert Mutabazi, a profité de la présentation du bilan du quatrième trimestre de l’exercice budgétaire 2024–2025 pour réaffirmer la légitimité de cet engagement militaire.
Selon lui, la mission des troupes burundaises consiste à « préserver la paix, sécuriser les frontières communes et lutter contre les groupes armés actifs dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu », affirmant même bénéficier du plein soutien des populations locales.
Toutefois, la situation sur le terrain demeure extrêmement tendue. Le conflit entre le gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars (M23) s’est intensifié ces derniers mois. Le groupe rebelle, qui a repris ses opérations militaires fin 2021, accuse Kinshasa - en coalition avec d’autres milices ainsi qu’avec les troupes burundaises - de commettre des exactions contre les populations congolaises d’expression kinyarwanda. Depuis janvier 2025, le M23 a pris le contrôle de plusieurs localités dans le Nord et le Sud-Kivu, contraignant les forces burundaises à se replier vers le sud.
Ce contexte militaire difficile s’accompagne de tensions internes au sein même de l’armée burundaise. Le 6 février 2025, la cour d’appel de l’auditorat militaire a condamné 272 soldats pour avoir refusé de prendre part aux combats contre le M23. Plusieurs d’entre eux ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité et sont actuellement détenus à la prison centrale de Murembwe, dans la province de Rumonge.
Autrefois déployées aux côtés des forces burundaises dans l’est de la RDC, les troupes de la SADC, composées de soldats sud-africains, tanzaniens et malawites, déployées depuis décembre 2023, ont entamé leur retrait le 29 avril 2025 - le dernier groupe ayant quitté le territoire dans la matinée du samedi 28 juin 2025 - après qu’un sommet extraordinaire des dirigeants de la SADC et de la Communauté d’Afrique de l’Est, tenu en Tanzanie le 8 février 2025, ait décidé de privilégier une solution politique. Kigali a grandement facilité l’opération en leur accordant un passage par le Rwanda.
Parallèlement, des efforts diplomatiques sont en cours pour tenter de désamorcer la crise dans l’est de la RDC. Des pourparlers se tiennent actuellement à Doha entre les délégations du gouvernement congolais et de la coalition rebelle AFC/M23.
Ces négociations, visant à parvenir à une solution pacifique à la crise se tiennent sous la supervision d’observateurs internationaux, dont des représentants des États-Unis, de la Commission de l’Union africaine (UA) et une délégation togolaise.

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