« Les enfants sont les premières victimes de cette crise sanitaire », a déclaré le Dr Paul Ngwakum, Conseiller Régional Santé de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et australe, lors d’un point de presse au Palais des Nations à Genève Jeudi dernier.
« Plus préoccupant encore, les enfants de moins de 5 ans représentent 30 % des cas recensés, ce qui souligne l’urgence d’interventions ciblées, notamment avec la réouverture des écoles le 16 septembre. »
Sur le terrain, l’UNICEF, en partenariat avec l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le CDC Afrique (Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies) et d’autres acteurs, a engagé une riposte multisectorielle : communication sur les risques, prévention des infections, et soutien psychologique.
Ces efforts sont cruciaux, d’autant que l’épidémie s’accompagne de stigmatisation, d’incompréhensions et de peurs liées à des précédentes crises sanitaires comme Ebola ou la Covid-19.
« Les familles affectées font face à des mythes et des stigmates. Il est essentiel de déconstruire ces fausses informations et d’apaiser les craintes », explique Dr Ngwakum, en insistant sur le rôle du soutien mental pour les familles et les travailleurs en première ligne.
Dans les écoles, l’UNICEF collabore avec le ministère de l’Éducation pour mettre en place des mesures sanitaires, former le personnel éducatif à reconnaître les premiers symptômes du mpox et renforcer l’hygiène des mains. « Notre objectif est de permettre à tous les enfants de retourner à l’école en toute sécurité et de réduire au minimum les perturbations éducatives », précise-t-il.
Malgré la gravité de la situation, aucun décès n’a été signalé jusqu’à présent, et la propagation reste géographiquement limitée.
« Nous avons une opportunité unique d’endiguer cette épidémie rapidement. Mais pour cela, il faut agir immédiatement et de manière concertée », insiste Dr Ngwakum.
« Avec les efforts combinés de tous nos partenaires, nous pouvons contenir le virus et mettre fin à cette épidémie sans perdre une seule vie. »
Pour intensifier ses actions, l’UNICEF a lancé un appel de fonds de 58,8 millions de dollars pour soutenir la lutte contre le mpox dans six pays africains, dont le Burundi.
Ces ressources sont indispensables pour freiner la transmission, protéger les enfants et garantir des services essentiels tels que l’éducation et les soins de santé.
« Ce n’est pas seulement une réponse immédiate. Nous travaillons également à renforcer la résilience à long terme des communautés et des systèmes de santé locaux », a souligné Dr Ngwakum. Cela inclut la vaccination, le contrôle des infections et le soutien aux familles en centres d’isolement.
Alors que le Burundi fait face à cette épidémie, Dr Ngwakum conclut sur une note d’urgence et d’espoir : « Le monde est confronté à de nombreuses crises complexes. Mais, au Burundi, nous avons une chance de montrer qu’avec une action rapide et ciblée, nous pouvons surmonter cette menace sanitaire en un temps relativement court. Ne laissons pas passer cette opportunité. »
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