Depuis son accession à la présidence en juin 2020, le chef de l’État affirme régulièrement que Dieu aime le Burundi et qu’Il guidera le pays sur la voie du développement et de la résolution de ses difficultés. En outre, cette logique rappelle celle du CNDD-FDD sous l’ancien président Pierre Nkurunziza, qui déclarait régulièrement que le Burundi bénéficiait des faveurs de Dieu avant de confier à la Providence la résolution des problèmes du pays.
Faustin Ndikumana, président du PARCEM, a interpellé le président burundais en lui rappelant que les Burundais l’avaient élu pour résoudre leurs problèmes et que se reposer sur des promesses divines n’était pas une solution.
« Se cacher derrière Dieu en disant ‘Dieu nous apportera la solution, Il aime le Burundi’ est faux. Dieu aime tous les pays. Les Burundais vous ont élus pour résoudre leurs problèmes, pas pour vous en remettre à Lui à votre place. Dieu nous a tous donné l’intelligence, y compris à vous, et Il observe ce que vous en faites. », a-t-il déclaré.
Selon Ndikumana, le pays reste confronté à de nombreux défis de développement, visibles notamment dans le manque d’entretien des infrastructures essentielles, alors que les dirigeants construisent pour eux-mêmes des immeubles et achètent des voitures de luxe.
« Pour savoir si le pouvoir d’un pays est miné par le détournement de fonds, il suffit d’observer de grandes demeures construites par des dirigeants possédant de nombreuses voitures de luxe, alors que les infrastructures et les services publics sont eux dans un état déplorable. », a-t-il ajouté.
Une pénurie chronique de carburant
Le 23 octobre dernier, le président Ndayishimiye a annoncé la fin de la pénurie de produits pétroliers qui dure depuis plusieurs années, en ordonnant aux stations-service de s’approvisionner auprès de la société nationale SOPEBU.
« L’essence est enfin arrivée et les stocks sont pleins, mais les propriétaires de stations disent qu’ils n’ont pas les moyens de s’approvisionner. Comment un propriétaire de station peut manquer d’argent ? Ils avaient transformé ce produit en commerce illicite, et ils en souffrent maintenant. », avait-il déclaré.
Ndikumana a cependant souligné que cette disponibilité restait insuffisante, les automobilistes devant encore se rendre dans les stations selon le numéro de leur plaque. « Ils affirment que l’essence est désormais disponible, mais nous devons toujours nous approvisionner suivant nos plaques d’immatriculation… On prétend que l’essence est disponible, mais ce n’est pas vrai », a-t-il déploré.
Ressources minières : entre promesses et malversations
Par ailleurs, depuis l’an dernier, le président Ndayishimiye affirme que le Burundi possède d’importantes ressources minières dont l’exploitation pourrait placer le pays parmi les plus riches, tout en finançant des projets et en soutenant les citoyens. Le mois dernier, il a annoncé l’envoi de deux cargaisons de plus de 400 tonnes de minerais, précisant que les revenus générés aideraient à combler la carence en devises étrangères et à résoudre d’autres problèmes, notamment ceux liés aux produits pétroliers.
Pour Ndikumana, ces promesses restent à concrétiser. « Si le président Ndayishimiye disait la vérité, il devrait présenter les revenus générés par ces ressources minières et exposer concrètement quels problèmes ils permettront de résoudre. Sinon, rien ne change par rapport aux années précédentes, où les revenus disparaissaient. Ces ressources ne devraient-elles pas générer des revenus ? ... nous voulons constater leurs bénéfices. Montrez-nous le rendement concret des ressources minières », a-t-il insisté.
Alors que le gouvernement prévoyait que les ressources minières rapporteraient 26 milliards de FBu l’an dernier, un audit a pourtant révélé qu’aucun montant n’avait été versé au trésor public, mettant en évidence une gestion catastrophique de ces richesses et une malversation à très grande échelle.














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