En effet, la législature précédente comptait plusieurs partis, notamment le CNDD-FDD, le CNL et l’UPRONA. La loi organique en vigueur, conformément à la Constitution, stipulait jusqu’ici que le bureau devait être composé de trois membres issus de partis politiques différents.
Ceci-dit, depuis les dernières élections, le CNDD-FDD détient une majorité écrasante, avec 108 des 111 sièges, les trois restants étant occupés par des représentants de la communauté Batwa.
Le projet de révision du texte a provoqué un vif désaccord. Certains députés estimaient que maintenir l’exigence du pluralisme au sein du bureau reviendrait à créer un « piège juridique », en l’absence de partis d’opposition représentés. Gelase Daniel Ndabirabe, président de l’Assemblée, a ainsi proposé de remplacer l’expression « le bureau doit être composé » par « le bureau peut être composé de membres issus de plusieurs partis ».
« Vous pourriez dire, par exemple, ‘elle peut être composée de membres de plusieurs partis’, mais n’allez pas jusqu’à supprimer complètement la mention du multipartisme, car si vous la retirez, certains à l’extérieur — que je ne nommerai pas — diront : ‘Vous voyez bien !’ », a-t-il indiqué.
Toutefois, cette formulation plus souple n’a pas convaincu tout le monde. Le député Bikebako Gérard a mis en doute la pertinence du mot « peut », qu’il juge également source de confusion : « Le mot peut pourrait nous causer de graves conséquences […]. Mais aujourd’hui, si l’on dit que le président et les vice-présidents doivent provenir de partis différents, où trouverions-nous les autres partis ? »
D’autres voix, comme celle de Zache Misago, ont assumé pleinement le caractère monopartite de l’Assemblée : « À l’étranger, on ne cessera de dire qu’il s’agit d’un Parlement dominé par un seul parti, mais il faut s’y attendre, car cela résulte de la volonté du peuple. » a-t-il déclaré.
Un point de discorde majeur a aussi concerné les trois députés Batwa. Pour le député Gahitira Rédempteur, ces derniers pourraient être considérés comme issus d’autres partis, voire de l’opposition.
« Il y a aussi trois députés Batwa, parmi lesquels on peut supposer que l’un est affilié au CNL, un autre à l’UPRONA. […] Et pourtant, on continue de dire que l’Assemblée est monopartite ? Cela a-t-il vraiment du sens ? ». a-t-il avancé.
En revanche, Emmanuel Ndorimana estime que cette interprétation est contraire à la loi. : « Les trois Batwa dont il est question ici ne sont pas officiellement venus en tant que représentants d’un parti. Même s’ils étaient affiliés au CNL ou à l’UPRONA, cela ne serait pas officiel. Ils siègent ici en tant que représentants de la communauté Batwa. »
Après près de quatre heures de discussions houleuses, les députés sont parvenus à un compromis : la mention « le bureau doit » a été remplacée par « le bureau peut » être composé de membres issus de plusieurs partis. Une formulation qui autorise de facto l’élection d’un bureau dominé par un seul parti, le CNDD-FDD.
Ce 31 juillet 2025, conformément à la loi organique ainsi modifiée, Gelase Daniel Ndabirabe a été reconduit à la présidence de l’Assemblée nationale. Fabrice Nkurunziza a été élu premier vice-président, et Boussessia Nkezimana deuxième vice-président. Tous trois sont membres du CNDD-FDD.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!