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Charles Onana, le nouveau sherpa de Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 20 mars 2024 à 06:15

Face à un Eichmann réel, il fallait lutter par la force des armes et, au besoin, par les armes de la ruse. Face à un Eichmann de papier, il faut répondre par du papier.

Nous sommes quelques-uns à l’avoir fait et nous le ferons encore. Ce faisant, nous ne nous plaçons pas sur le terrain où se situe notre ennemi.

Nous ne le "discutons pas’, nous démontons les mécanismes de ses mensonges et de ses faux, ce qui peut être méthodologiquement utile aux jeunes générations. "

Ces lignes, qu’écrivait en 1981 l’historien Pierre Vidal-Naquet, gardent toute leur actualité.

Ceux qui, dans le sillage de Robert Faurisson, nient la réalité du génocide hitlérien n’ont pas désarmé, et certains médias continuent à réserver un accueil surprenant à leurs thèses délirantes. Comprendre comment une telle aberration a pu voir le jour est donc plus que jamais nécessaire.

Charles Onana est un affabulateur notoire, il est de ceux qui soutiennent la fumeuse théorie du « double génocide » avec des chiffres ahurissants.

Il se présente comme « chercheur » mais ne s’embarrasse pas d’effectuer une descente sur terrain. En semant le doute sur la fiabilité des sources d’information légitimes et en alimentant les narratives sensationnalistes, Onana sape la confiance du public dans la vérité objective. Cette désinformation ciblée vise à obscurcir la réalité et à maintenir le contrôle sur le récit politique.
Charles Onana se drape du costume trop large de journaliste d’investigation, écrivain et chercheur. Mais n’effectue jamais de descente de terrain pour ses investigations et recherches, produit un pamphlet douteux sur toute la ligne, truffé de mensonges, sans aucune date, pas de localité ni les faits. Ainsi que des chiffres fantaisistes qu’il est incapable d’étayer. En voilà un qui fait pâlir les historiens.

Il est plutôt membre du club des complotistes et négationnistes.

Les théories négationnistes, contestées pour leur remise en cause de l’usage systématique des chambres à gaz dans l’extermination des Juifs, promues notamment par Robert Faurisson, ont résonné largement.

Ces idées ont reçu l’appui de certains milieux qui plaident pour une liberté d’expression sans limites et ont également résonné au sein de l’extrême droite, illustré par les propos de Jean-Marie Le Pen en 1987, qui minimisent le rôle des chambres à gaz dans la Seconde Guerre mondiale.

Un réseau international soutient ce mouvement négationniste, avec des financements pour des publications négationnistes.

Confrontée à ces affirmations polémiques et juridiquement condamnées, la communauté historique a rapidement pris la parole. Pierre Vidal-Naquet, historien pour qui le déni de génocide équivaut à une seconde "assassinat" de la mémoire des victimes, une idée qu’il approfondit dans son étude sur le négationnisme. L’approche des historiens s’ancre plus dans un effort pédagogique.

Néanmoins, la couverture médiatique des négationnistes a aussi motivé des avancées dans la recherche historique, à l’instar des travaux de la commission du Pr Duclert qui retient la responsabilité lourde et accablante de la France dans le génocide contre les tutsi au Rwanda et contredit l’affirmation négationniste du double génocide.

Dans le théâtre complexe de la politique congolaise, les stratégies de manipulation sont monnaie courante. Tshisekedi et son gouvernement, conscients des échecs et des lacunes de leur gouvernance, se tournent systématiquement vers des tactiques sournoises pour détourner l’attention du public et protéger leur propre image. Mais personne n’est dupe.

Parmi ces stratagèmes, l’utilisation d’amalgames, de contre-vérités, de propagande et de désinformation occupe une place de choix. C’est la raison de l’invitation de Charles Onana à Kinshasa pour la deuxième fois.

Les amalgames sont des outils subtils mais redoutables. En mélangeant habilement des faits légitimes avec des demi-vérités ou des généralisations hâtives, Tshisekedi et consorts créent une image déformée de la réalité.

Ils alimentent les préjugés et renforcent les divisions sociales. Ces amalgames servent à diaboliser les tutsi congolais ou des opposants politiques, offrant ainsi un bouc émissaire pratique pour détourner l’attention des problèmes plus profonds.

Les contre-vérités sont une autre arme fréquemment utilisée dans l’arsenal de la manipulation politique. Par le biais de mensonges délibérés ou de distorsions de la vérité, Tshisekedi et compagnie tordent les faits pour étayer leur propre agenda.

Que ce soit en niant des réalités évidentes ou en répandant des rumeurs infondées, ils cherchent à semer le doute et la confusion parmi les congolais. Cette désinformation délibérée vise à renforcer leur propre position tout en discréditant leurs adversaires.

Ils exploitent les médias, les réseaux sociaux et même l’éducation pour propager leur propre narration, souvent au détriment de la vérité. Sous couvert de patriotisme ou de protection des intérêts nationaux, Tshisekedi cherche à justifier les actions controversées et à maintenir le statu quo.

En somme, l’usage d’amalgames, de contre-vérités, de propagande et de désinformation est une manifestation insidieuse du pouvoir politique en RDC. Motivés par le désir de dissimuler leurs propres échecs, le gouvernement congolais manipule l’opinion publique en désignant des boucs émissaires et en déformant la vérité.

Pour protéger la démocratie et promouvoir la transparence, il est essentiel de rester vigilants face à ces tactiques de manipulation et de rechercher activement la vérité derrière les apparences politiques.


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