En avril 2023, la Haute Cour Chambre des crimes internationaux et transfrontaliers située à Nyanza a statué que Karasira Aimable Uzaramba, accusé de crimes graves, notamment d’incitation à la division et de négation du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, devait être évalué psychologiquement à l’hôpital Caraes Ndera.

Cette décision a été prise à la suite d’une requête de Karasira et de son équipe de défense, affirmant qu’il souffrait de problèmes mentaux qui devaient être certifiés par une autorité médicale pour la poursuite du procès.

Suite à cette injonction du tribunal, Karasira s’est soumis à des examens de santé mentale le 19 avril à CARAES Ndera, comme le stipule la lettre en possession d’IGIHE.

L’évaluation médicale a révélé que Karasira souffrait de dépression sévère, caractérisée par l’insomnie, l’isolement et une désaffection pour la nourriture. Les examens ont également révélé qu’il était atteint de diabète, conséquence de son état d’isolement et de sa grande tristesse.

Par ailleurs, une autre maladie a été identifiée chez Karasira Aimable, à savoir un trouble de la personnalité paranoïaque, manifesté par une méfiance envers autrui et une peur constante d’être maltraité.

Le Dr. Rukundo Muremangingo Arthur, qui a mené les examens, a conclu que la condition de Karasira nécessitait un suivi médical spécialisé dans un centre dédié aux patients avec des troubles mentaux.

Ce rapport médical doit être présenté au tribunal au plus tard le 15 mai 2023, et sera utilisé pour orienter la prise de décision.

Il convient de noter que ce n’est pas la première évaluation de la santé mentale de Karasira ordonnée par le tribunal. Un rapport établi en 2021 par un médecin du CHU de Kigali avait déjà mis en évidence ses problèmes de santé mentale.

Lors d’une audience récente, Karasira a déclaré que son incarcération avait aggravé sa maladie mentale, dont il souffre depuis 2003.

En vertu de la loi générale sur les crimes et les peines, l’impunité peut être accordée dans deux cas : lorsque l’accusé est un enfant de moins de 14 ans ou s’il était en état d’aliénation mentale au moment de la commission du crime.

Arrêté en mars 2021 pour des propos tenus sur les réseaux sociaux, Karasira Aimable est actuellement poursuivi pour négation et minimisation du génocide, incitation à la division et propagation de fausses