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Corée du Sud : une présidentielle à la Squid Game

Redigé par Mutni
Le 9 mars 2022 à 01:28

La campagne pour la présidentielle sud-coréenne aura été ponctuée de scandales et d’invectives impliquant les deux favoris du scrutin qui se tient le mercredi 9 mars, mais aussi leurs épouses.

Les affaires ont occulté des débats au final limités et plutôt centrés sur les questions intérieures. Elles ont pris une telle importance que Lee Jae-myung, le candidat du Parti démocrate (PD) au pouvoir, et Yoon Seok-youl, du Parti du pouvoir populaire (PPP, opposition conservatrice), ont choisi d’aller voter seuls, sans être accompagnés de leurs femmes, comme le veut la tradition. Ils ont profité du système qui permettait de voter à l’avance pour accomplir leur devoir de citoyen dès le 4 mars.

Kim Hye-kyung, l’épouse de M. Lee, a été accusée fin janvier de harcèlement contre un fonctionnaire de la province de Gyeonggi, dont son mari était le gouverneur depuis 2018. Elle l’aurait forcé à faire des courses et du ménage, voire des achats personnels avec la carte de crédit professionnelle de son époux.

La conjointe de M. Yoon, Kim Keon-hee, aurait, elle, accepté des pots-de-vin et commis des malversations financières qui font aujourd’hui l’objet d’une enquête. Elle a par ailleurs fait l’objet de rumeurs persistantes sur ses liens avec des chamans, voire sur des activités de call-girl quand elle était étudiante. Diplômée en arts à l’université Kyonggi et dirigeante de Covana Contents, une société organisant des expositions, elle est soupçonnée d’avoir enjolivé son CV pour obtenir des postes à l’université. Elle aurait menacé d’envoyer les journalistes critiques « en prison » et a dû s’excuser pour avoir affirmé que les affaires révélées par le mouvement #metoo surviennent parce que les femmes impliquées ne sont pas « payées » par les hommes.

Jusqu’à la dernière minute, la campagne présidentielle sud-coréenne aura été violente. Lundi, à Séoul, lors de l’un des derniers meetings du Parti démocratique, dont est issu l’actuel chef de l’Etat Moon Jae-in, un homme de 70 ans a frappé à coups de marteau, sans le blesser grièvement, l’un des cadres de la formation de centre gauche. Avant d’être maîtrisé, l’assaillant a hurlé des slogans antiaméricains.

Les enjeux de fond sur la fragilité de la reprise économique, la flambée des prix de l’immobilier qui désespère la jeunesse ou les tensions avec la Corée du Nord n’ont été que peu évoqués. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont même moqué « des élections ’Squid Game’ » dans une référence à la série télé coréenne contant une compétition à mort entre des marginaux cherchant, à tout prix, à empocher un pacto .


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