Depuis plusieurs semaines, des entraînements paramilitaires, organisés sous la supervision d’instructeurs militaires, suscitent de vives inquiétudes parmi la population locale.
D’après diverses sources locales, ces activités se déroulent dans les six communes de la province et incluent des exercices de combat, des manœuvres tactiques ainsi que des patrouilles dans les rues. Encadrés par d’anciens rebelles du CNDD-FDD, désormais au pouvoir depuis 2005, et des membres des Forces de défense nationale du Burundi (FDNB), ces jeunes bénéficient d’une formation militaire approfondie. Certains rapports évoquent également la présence de combattants des Forces de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé tristement connu pour son implication dans le génocide contre les Tutsis en 1994.
Dans un contexte sécuritaire déjà instable dans la région des Grands Lacs, ces jeunes seraient formés pour soutenir les forces burundaises engagées dans la lutte contre des groupes rebelles en République démocratique du Congo, notamment le M23. Toutefois, des informations font état d’une mission qui pourrait dépasser le cadre du conflit en RDC. Selon certains témoignages, ces jeunes pourraient également être déployés lors des prochaines élections pour superviser le processus de vote, dans un climat marqué par l’intimidation et la répression visant les opposants politiques hostiles au pouvoir en place.
En plus de leur préparation militaire, les Imbonerakure déployés dans la région seraient également chargés de surveiller les mouvements transfrontaliers entre le Burundi et la RDC. Des habitants font état d’une présence accrue de ces jeunes hommes le long de la rivière Rusizi, où ils effectuent des contrôles réguliers, exacerbant ainsi un climat de suspicion et de crainte au sein de la population locale.
Face à ces préoccupations grandissantes, le responsable de la ligue des jeunes du CNDD-FDD dans la province de Bujumbura a fermement démenti toute activité paramilitaire. Selon lui, ces formations viseraient uniquement à inculquer des valeurs patriotiques et se dérouleraient dans un cadre strictement légal, au sein des locaux du parti au pouvoir.
Malgré ces déclarations, la population de Cibitoke demeure sceptique et vivement inquiète face à la tenue de ces entraînements à caractère militaire. Le manque de transparence entourant ces activités, ainsi que leur possible instrumentalisation à des fins électorales, alimentent les tensions dans une région où les enjeux de sécurité et de gouvernance restent particulièrement sensibles.

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