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Indignation en Afrique du Sud face à la gestion du rapatriement des soldats tombés en RDC

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 4 février 2025 à 10:33

Les députés sud-africains ont exprimé leur vive indignation suite aux explications fournies par le chef d’état-major des forces armées, le général Rudzani Maphwanya, concernant le rapatriement des corps des soldats sud-africains tombés au combat dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Lors d’une réunion ce mardi 4 février 2025, ils ont qualifié la promesse du général, qui annonçait le retour des corps pour le mercredi 5 février, de totalement irréaliste.

Les députés ont particulièrement souligné la fermeture de l’aéroport de Goma et le refus de Pretoria de recourir à une route alternative passant par le Rwanda.

Cette réunion, qui s’est déroulée en présence de la ministre de la Défense, Angie Motshekga et des commissions parlementaires concernées, avait pour objectif, faire le point sur la situation des soldats sud-africains déployés dans la mission en RDC. Le sujet délicat du rapatriement des dépouilles a suscité de vives réactions.

Interrogé sur la date du rapatriement des corps des soldats tués lors des affrontements contre le M23, avant la prise de Goma, le général Maphwanya a répondu avec assurance que cela se ferait dès le lendemain, le mercredi 5 février.

"Pour répondre simplement : ce sera demain", a-t-il déclaré.

Ces propos ont immédiatement provoqué l’irritation du député Carl Niehaus, qui a exprimé son scepticisme en soulignant l’impossibilité logistique d’une telle opération, notamment en raison du siège imposé par le M23 à Goma et la fermeture de l’aéroport.

"L’aéroport de Goma est fermé, les soldats sud-africains ne peuvent pas quitter la ville, c’est un fait. Alors, comment allons-nous récupérer les corps de nos soldats ? Je l’ignore, mais le général affirme que ce sera demain. Nous verrons bien", a-t-il réagi, avec un sarcasme évident.

Selon Carl Niehaus, l’Afrique du Sud aurait rejeté une offre du Rwanda permettant l’utilisation d’une route alternative pour évacuer les corps.

"Le Président Kagame a donné à l’Afrique du Sud l’autorisation d’emprunter la route via le Rwanda, mais Pretoria a interprété cela comme une insulte et a choisi de ne pas saisir cette opportunité", a-t-il expliqué.

"Il n’y a pas d’électricité dans la morgue où sont entreposés les corps, qui commencent à se décomposer. C’est une honte pour les familles des défunts et pour tout notre pays. Le générateur de la morgue est à court de carburant, les blessés ne reçoivent plus de soins et, surtout, les soldats sud-africains présents à Goma et dans l’Est de la RDC sont encerclés par le M23. Ils ne peuvent ni se déplacer ni s’approvisionner. L’an dernier, nous avons perdu 10 soldats, cette année encore d’autres sont tombés [...], ce qui porte le bilan à 24 morts en six mois." a-t-il ajouté, soulignant que la situation sur place est d’une gravité extrême

Les députés sud-africains ont dénoncé une mission qui, selon eux, a largement dépassé son cadre initial. L’engagement militaire en RDC était censé se limiter à un soutien au gouvernement congolais dans sa lutte contre les groupes armés. Cependant, les troupes sud-africaines auraient été déployées dans des conditions inadaptées, les exposant à des dangers inutiles.

Face à ces dysfonctionnements et à ce qu’ils perçoivent comme une mise en péril des vies des soldats sud-africains en RDC, Niehaus a exigé la démission de la ministre de la Défense, Angie Motshekga, ainsi que du général Rudzani Maphwanya.

Les députés sud-africains ont exprimé leur indignation après les explications du général Rudzani Maphwanya sur le rapatriement des corps des soldats tombés en RDC.

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