Le Président Kagame reçoit le Directeur général de l’AIEA et discutent des avancées nucléaires du Rwanda

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 1er juillet 2025 à 07:03

Le Président Paul Kagame a reçu ce mardi 1er juillet, Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), au Village Urugwiro pour des entretiens de haut niveau portant sur les ambitions du Rwanda en matière d’énergie nucléaire et son rôle grandissant dans l’avenir de l’énergie propre en Afrique.

Grossi est au Rwanda pour le tout premier Sommet de l’innovation en énergie nucléaire pour l’Afrique (NEISA 2025), un événement majeur qui se tient à Kigali et réunit des experts, des décideurs politiques et des parties prenantes de plus de 30 pays afin de promouvoir des solutions nucléaires au service du développement durable.

Au cours de la rencontre, le Président Kagame et Grossi ont évoqué le potentiel transformateur de l’énergie nucléaire pour stimuler la croissance économique sur le continent et ont passé en revue les progrès significatifs réalisés par le Rwanda pour le déploiement de petits réacteurs modulaires (PRM) et de microréacteurs. Ces technologies s’inscrivent dans le cadre du plan de diversification énergétique du Rwanda, qui vise à accroître la production d’électricité tout en minimisant l’impact environnemental.

Ce même mardi, le Président Kagame s’est également entretenu avec le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, qui participe au NEISA 2025. Leurs discussions ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale et la convergence autour des priorités clés du continent.

Le Rwanda entend figurer parmi les rares pays africains dotés d’une centrale électrique nucléaire d’ici 2030, selon le ’Rwanda Atomic Energy Board’ (RAEB). Le pays investit dans l’énergie nucléaire depuis près de sept ans, notamment à travers des partenariats stratégiques avec la Russie, les États-Unis, l’Allemagne et le Canada.

En 2024, le Rwanda a signé un protocole d’accord avec ’Nano Nuclear Energy Inc.’, une société américaine, pour déployer des PRM et des microréacteurs. Cela faisait suite à un accord conclu en 2023 avec ’Dual Fluid Energy Inc.’, basée en Allemagne et au Canada, pour tester des technologies nucléaires de nouvelle génération sur le sol rwandais.

Les réacteurs que le Rwanda projette de déployer nécessitent une superficie relativement réduite, de 15 à 50 hectares, et sont conçus pour fournir une production élevée sans présenter de risques majeurs pour les populations avoisinantes. Ces projets devraient permettre de créer jusqu’à 250 emplois dans des secteurs opérationnels clés.

Le Directeur général du ’Rwanda Atomic Energy Board’ (RAEB), Dr Fidel Ndahayo, a indiqué lundi que le Rwanda avait déjà identifié des sites potentiels pour la centrale et menait actuellement des études de faisabilité détaillées afin d’évaluer les aspects environnementaux et de sécurité.

« Nous avons désormais une vision claire de nos besoins énergétiques et de la manière dont le nucléaire peut y répondre », a-t-il déclaré.

Le Rwanda a également fait du développement du capital humain une priorité dans ce domaine. Plus de 200 étudiants et membres du personnel du RAEB ont été envoyés à l’étranger pour suivre des formations spécialisées, et d’autres cohortes sont prévues grâce à des partenariats avec des pays comme la Hongrie, la Chine et la Corée du Sud. Des établissements d’enseignement locaux, notamment l’Université du Rwanda, prévoient de lancer des programmes de formation nucléaire afin de renforcer l’expertise nationale.

Lors de l’ouverture du sommet lundi, le Premier ministre Edouard Ngirente a souligné l’urgence de développer les solutions nucléaires pour répondre à la demande croissante en énergie en Afrique, alors que la population du continent devrait dépasser les 3 milliards d’habitants d’ici quatre décennies.

Avec plus de 600 millions d’Africains n’ayant pas accès à l’électricité, Ngirente a estimé que l’énergie nucléaire représente une solution durable et à faible émission de carbone, capable d’assurer la sécurité énergétique et de soutenir la résilience climatique sur tout le continent.

Le ministre des Infrastructures, Dr Jimmy Gasore, a souligné que le Rwanda prévoit d’installer son premier petit réacteur modulaire (PRM) d’ici 2026, pour une mise en service opérationnelle en 2028. Il a insisté sur le fait que les centrales nucléaires de petite taille — produisant jusqu’à 100 MW — sont plus adaptées aux pays comme le Rwanda, tant en termes d’échelle que de sécurité.

Le NEISA 2025, organisé en collaboration avec des organismes internationaux tels que l’AIEA, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, la World Nuclear Association et l’Agence de l’énergie nucléaire, vise à faire de l’énergie nucléaire un pilier central du développement durable et de l’indépendance énergétique de l’Afrique.

Avec une capacité nationale actuelle de 406,4 MW, l’adoption de l’énergie nucléaire par le Rwanda devrait permettre d’augmenter considérablement la production d’électricité du pays, soutenant ainsi l’industrialisation, l’innovation et la croissance inclusive.

Le Président Kagame a reçu Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique
Le Président Kagame a également rencontré le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, qui participe au NEISA 2025

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