Le média congolais populaire ’7sur7’, citant une source proche de l’ancien président, a rapporté ce mardi que la visite de Joseph Kabila à la base militaire de Rumangabo — actuellement sous contrôle du groupe rebelle — visait à évaluer les conditions dans lesquelles les citoyens congolais sont formés après avoir choisi de rejoindre la "révolution" menée par l’AFC/M23.

« En tant que militaire de formation, Joseph Kabila dispose de toutes les compétences nécessaires pour insuffler une nouvelle dynamique à cette opposition armée », a déclaré cette source.

« Il n’a pas besoin de rejoindre officiellement le mouvement pour mettre son expertise au service de cette cause et contribuer à sortir le pays de l’impasse actuelle. »

Joseph Kabila a tenu des réunions avec la branche armée de l’AFC/M23 pour évaluer la situation et envisager des solutions conformes à sa vision politique et à son plan en douze points pour sortir de la crise.

Le groupe rebelle, qui contrôle plusieurs zones du Nord-Kivu, dont Goma, a confirmé son arrivée ce 26 mai 2025, après deux années passées en Afrique du Sud.

Corneille Nangaa, coordinateur du mouvement, a salué son retour, le qualifiant de « grande figure politique ».

« Il a fait le bon choix, plutôt que de rester en exil forcé », a déclaré Corneille Nangaa dans un communiqué publié sur X.

Le retour de Joseph Kabila intervient seulement deux jours après une attaque virulente contre le gouvernement de Félix Tshisekedi, qu’il a accusé de promouvoir le populisme, le mensonge, le tribalisme, le népotisme et l’impunité.

Dans une allocution télévisée diffusée vendredi dernier, l’ancien président a affirmé que ces dérives avaient brisé l’unité nationale et rendu le pays vulnérable.

Les tensions entre les deux anciens alliés se sont accentuées au fil des ans. L’administration Tshisekedi accuse désormais Kabila de soutenir l’insurrection menée par l’AFC/M23. Le mois dernier, le ministère de la Justice a ordonné l’ouverture de poursuites judiciaires à son encontre, ainsi que la saisie de ses biens, en raison de liens présumés avec le groupe rebelle.

Le Jeudi 22 mai 2025, le Sénat congolais a voté la levée de l’immunité de Joseph Kabila, sénateur à vie, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires pour trahison.

Âgé de 53 ans, Kabila a dirigé la République démocratique du Congo de 2001 à janvier 2019.

L’ancien président Joseph Kabila s’est rendu à la base militaire de l’AFC/M23 à Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru