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La Belgique demande à la RDC de rompre ses liens avec les FDLR

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 14 février 2024 à 02:34

La ministre des Affaires étrangères de Belgique, Hadja Lahbib, a exhorté le gouvernement de la République Democratique du Congo, RDC, à rompre les liens avec les FDLR, une milice désignée comme groupe terroriste par l’ONU en raison de son idéologie génocidaire dans l’Est de la RDC et de la menace qu’elle représente pour la sécurité du Rwanda.

Madame Lahbib a également plaidé pour une résolution politique du conflit dans l’Est de la RDC, où les forces armées congolaises (FARDC) sont engagées dans des combats contre les rebelles du M23.

L’armée congolaise, ou FARDC, mène une campagne militaire en collaboration avec des milices telles que FDLR, Nyatura, Maï-Maï, Wazalendo, les mercenaires blancs, les force de défenses nationales du Burundi FDNB, les forces de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), ainsi que la MONUSCO, selon le ministre de la défense congolaise, Jean Pierre Bemba.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a ordonné le 12 février le déploiement de 2 900 soldats dans l’Est de la RDC, dans le cadre de ce déploiement de la SADC, malgré les objections du principal parti d’opposition de son pays.

« Les autorités congolaises doivent mettre fin... à toute collaboration des Forces armés des FARDC avec le groupe armé de la FDLR », a déclaré Lahbib.

« Il est également essentiel que les messages de haine et les appels à la violence cessent. La solution à tout conflit, quel qu’il soit, n’est jamais militaire », a-t-elle ajouté.

Depuis des années, le Rwanda demande au gouvernement congolais de mettre fin à la collaboration avec les FDLR, qui ont mené des attaques sur le territoire rwandais au cours des deux dernières décennies.

Parmi d’autres provocations contre le Rwanda, les FARDC et les FDLR ont collaboré dans le lancement de roquettes sur le territoire rwandais en mai 2022.

Les FDLR ont attaqué le Rwanda en 2019 lorsque des combattants de RUD Urunana, une de ses factions, ont tué 14 civils dans le district de Musanze, dans la province du Nord.

Malgré le déni de coopération avec les FDLR, les forces armées congolaises ont ordonné à leurs soldats en novembre 2023 de rompre les liens avec les membres du groupe terroriste. Cependant, les membres de la milice génocidaire ont continué à être incorporés dans l’armée congolaise.

Le groupe M23 a refait surface en novembre 2021, après près d’une décennie d’hibernation. Les rebelles affirment lutter pour la protection des civils dans l’Est de la RDC, persécutés par des milices génocidaires telles que FDLR. Ce dernier groupe terroriste est accusé de propager la violence et l’idéologie du génocide ciblant les communautés tutsi congolaises de l’Est du pays.

Le groupe FDLR a été fondé en mai 2000 avec l’aide des autorités politiques et militaires congolaises, comme l’a admis l’un de ses fondateurs et ancien vice-président, Straton Musoni, qui est retourné au Rwanda.

Les combats dans l’Est de la RDC entre la coalition dirigée par le gouvernement et les forces du M23 se poursuivent, les rebelles se rapprochant davantage de Goma, la capitale stratégique de la province du Nord-Kivu, selon des rapports.

Un cessez-le-feu négocié par les États-Unis en décembre 2023 n’a pas été respecté par les forces gouvernementales congolaises. Les initiatives régionales de paix, telles que le processus de Nairobi dirigé par la Communauté Est-Africaine et le processus de Luanda soutenu par l’Union Africaine, sont au point mort alors que les combats entrent dans leur troisième année.

La ministre belge a déclaré que les efforts diplomatiques régionaux doivent être relancés et que les acteurs doivent s’engager de manière constructive avec la médiation dirigée par les États-Unis.

« Les causes profondes du conflit devront être abordées. C’est ainsi que les populations pourront s’épanouir et prospérer. La Belgique continuera à œuvrer dans cette direction pendant sa présidence européenne et après, afin que les populations de l’Est de la RDC puissent vivre dans la paix et la sécurité », a déclaré Lahbib.

Des responsables de l’ONU et des États-Unis ont averti que les discours de haine et la violence contre les communautés tutsi congolaises dans l’Est de la RDC pourraient devenir génocidaires si elles n’étaient pas arrêtées.

Kigali estime que tant que FDLR restera dans l’Est de la RDC, l’insécurité dans la région ne prendra pas fin.

En décembre 2022, Bernard Maingain, un avocat belge, a condamné les discours de haine dans l’Est de la RDC et appelé la communauté internationale à mettre de côté d’autres intérêts et à financer un système de justice efficace pour lutter contre les discours de haine dans le pays.

« L’idéologie de la haine est présente depuis des années et elle a été amplifiée au cours des derniers mois, mais en réalité, le problème est qu’il n’y a jamais eu de processus pour éradiquer complètement une telle idéologie et nous en voyons les conséquences », a-t-il déclaré.

Un mois plus tôt, l’envoyée spéciale de l’ONU pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, avait déclaré que la violence dans l’Est de la RDC était « un signe avant-coureur » dans une région avec une histoire de génocide.


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