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La Pedagogie du President Kagame Sur France 24

Redigé par Tite Gatabazi
Le 19 mai 2021 à 09:45

Il en a l’habitude déjà, chaque fois qu’il est face à la presse occidentale, certaines questions sont récurrentes. Hier, les journalistes de France 24 et Radio France Internationale n’ont pas innové, loin s’en font.

Au cours de sa visite en France du 15 au 19 mai 2021, pour les sommets sur les économies africaines et la situation au Soudan, le Président Kagame leur a accordé une interview, ce 17 mai 2021.

Il y a été question longuement du réchauffement des relations entre nos deux pays à la suite des rapports Duclert et Muse. Et bien évidemment la supposée présence militaire rwandaise en République Démocratique du Congo.

Pour ce qui est du réchauffement, le Président Kagame trouve que, « c’est un grand pas en avant que les faits, la vérité aient pu être établies, par deux commissions, une française et une rwandaise, et que pour la première fois il y ait convergence ». Et d’ajouter face aux journalistes : « Pour la France et le Rwanda, il y a maintenant une chance, une base sur laquelle construire une bonne relation. Le reste, nous pouvons le laisser derrière, peut être oublié, mais pardonner et aller de l’avant ».

En France, par contre, on se félicite que le rapport n’a pas conclu à la complicité durant le génocide. A cette question, le Président Kagame indique : « il reste encore des choses à faire pour avancer, mais le plus important a été couvert. Que la responsabilité lourde et accablante de la France ait été reconnue, c’est énorme, cela veut dire beaucoup ».

Concernant l’arrestation des génocidaires présents de longues dates sur le sol français, Kagame salue l’arrestation l’année dernière du financier du génocide, Félicien Kabuga qui vivait en France sous une fausse identité. Mais il ne peut s’empêcher d’ajouter « qu’un certains nombre de présumés génocidaires vivent en France et leurs cas n’ont pas été traités correctement ».
 
S’agissant de l’extradition vers le Rwanda d’Agathe Habyarimana, la veuve de l’ancien Président Habyarimana, la réponse est « oui, elle est en haut de la liste, mais la France devra décider ce qu’il faut faire ».

Pour mémoire, plusieurs sources diplomatiques à l’époque la présentaient comme jouant un rôle important dans les affaires du pays à travers ce qu’on nommait comme « l’akazu », cercle restreint aux pouvoirs parallèles.

En janvier 2004, elle avait introduit une demande d’asile en France. Après l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides « OFPRA », le 15 février 2007, la Cour Nationale du Droit d’Asile « CNDA » avait jugé ses déclarations « non crédibles, devant être regardées comme traduisant sa volonté d’occulter les activités qui ont en réalité été les siennes durant la période de préparation, de planification et d’exécution du génocide contre les Tutsis ».

Le 16 octobre 2009, Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a confirmé la décision de la CNDA, estimant « qu’il y a des raisons sérieuses de penser qu’elle aurait participé en tant qu’instigatrice ou complice du génocide ».

Concernant cette récurrente présence du Rwanda en RDC, tel un serpent de mer, le Président Kagame indique « que les nations unies devraient se poser la question de savoir pourquoi le Rwanda devrait se rendre en RDC. Qu’est ce qu’ils ont fait pendant vingt quatre ans » ?

Quant au mapping report, il l’estime « trop controversé et hautement politisé ». Et à propos de la MONUSCO, son jugement est sans appel : « c’est un gros échec. Croyez-moi, si le Rwanda était en RDC, il n’y aurait pas d’échec ». 

En termes de réchauffement entre le Rwanda et la France, l’agenda diplomatique du Président Macron est déjà communiqué. Il effectuera une visite officielle au Rwanda du 27 au 28 mai 2021.


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