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La diplomatie déroutante de Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 6 octobre 2024 à 12:50

Le sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui s’est tenu ce samedi 5 octobre au château de Villers-Cotterêts en France, a été le théâtre d’une nouvelle démonstration de la diplomatie vacillante et imprévisible du président congolais Félix Tshisekedi.

Ce qui devait être une rencontre propice aux échanges et à la coopération s’est rapidement transformé en un spectacle d’irritation et de malentendus, révélant les failles de la stratégie diplomatique de la RDC sous la présidence Tshisekedi.

Tout avait pourtant bien commencé. À son arrivée, Félix Tshisekedi a été accueilli chaleureusement par la Secrétaire générale de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, ainsi que par le couple présidentiel français, Emmanuel et Brigitte Macron. La poignée de main était cordiale, le sourire de rigueur, et les premières impressions semblaient indiquer une volonté de rapprochement. Le tête-à-tête de plus d’une heure et demie entre Tshisekedi et Macron laissait présager une dynamique constructive.

Cependant, les prémices de tensions se sont rapidement fait sentir lorsqu’Emmanuel Macron, dans son discours, a évoqué les différentes crises mondiales sans mentionner explicitement la République démocratique du Congo (RDC), un sujet qui tient particulièrement à cœur à Tshisekedi.

Cet oubli perçu comme une offense a exacerbé la sensibilité du président congolais, qui a réagi de manière impulsive, quittant la France bien avant la fin des discussions, dans un geste de colère.

L’attitude de Tshisekedi lors de ce sommet s’inscrit dans une série de comportements diplomatiques déroutants qui nuisent à la crédibilité internationale de la RDC. En effet, ce n’est pas la première fois que le président congolais semble se montrer maladroit face aux codes diplomatiques.

En 2021, la délégation congolaise, conduite par le Premier ministre Sama Lukonde, avait déjà fait parler d’elle en boycottant la photo de famille lors d’un autre sommet de l’organisation international de la francophonie. Mais son ministre de la communication, Patrick Muyaya s’était empressé pour obtenir un selfie avec le Président Kagame.

Cette incohérence entre les déclarations et les actes brouille non seulement le message diplomatique de la RDC, mais fragilise également ses relations avec ses partenaires internationaux.

Ce manque de maîtrise des pratiques diplomatiques se reflète également dans la gestion des relations bilatérales et multilatérales. Par exemple, en juillet dernier, Tshisekedi avait interdit à Louise Mushikiwabo de participer aux Jeux de la Francophonie organisés à Kinshasa, une décision qui a suscité l’incompréhension et l’indignation au sein de la communauté francophone.

Cette interdiction, perçue comme un affront, a porté à son paroxysme les tensions entre la RDC et l’OIF, remettant en question l’engagement de la RDC dans cette organisation.

L’un des traits marquants de la diplomatie sous Tshisekedi est sans doute l’absence de cohérence dans les positions prises par son gouvernement. Alors que certaines voix au sein de la RDC appellent à une sortie de la Francophonie et de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), Tshisekedi multiplie les apparitions sur la scène internationale, donnant l’impression d’un président tiraillé entre des pressions internes et des obligations extérieures mal gérées.

Cette diplomatie hésitante se traduit par des gestes symboliques mal calculés, comme ce départ précipité du sommet de l’OIF, accompagné d’une visite à l’ambassade congolaise à Paris, où Tshisekedi a choisi de mettre en scène sa colère au lieu de participer aux discussions cruciales avec les autres chefs d’État.

Ce comportement témoigne d’une incompréhension des enjeux de la diplomatie, qui repose non seulement sur les mots prononcés mais aussi sur les silences stratégiques, les codes implicites, et la gestion des désaccords avec finesse.

Face à une telle accumulation de maladresses, la diplomatie congolaise sous Tshisekedi semble être inaudible sur la scène internationale. Au lieu de renforcer la position de la RDC dans les discussions globales, elle semble l’isoler, la rendant vulnérable aux critiques et aux malentendus.

La diplomatie exige non seulement une connaissance des règles mais aussi une capacité à naviguer avec habileté dans les méandres des relations internationales. En se laissant emporter par ses émotions et ses frustrations, Tshisekedi compromet non seulement l’image de son pays mais aussi ses capacités à défendre efficacement les intérêts de la RDC sur la scène mondiale.

À son arrivée, Félix Tshisekedi a été accueilli chaleureusement par la Secrétaire générale de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, ainsi que par le couple présidentiel français, Emmanuel et Brigitte Macron.

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