La libération du génocidaire Félicien Kabuga, aussi lointaine que la lune

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 12 septembre 2025 à 02:47

La perspective d’une libération provisoire de Kabuga Félicien, largement impliqué dans le génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda, reste incertaine, malgré tous les efforts déployés par sa famille, qui continue de réclamer sa libération sous condition et son transfert en France, alors que le Rwanda est le seul pays ayant donné son accord pour l’accueillir sur son sol.

Le fils de Kabuga Félicien, Donatien, demande que son père soit transféré en France, auprès de ses enfants susceptibles de veiller sur lui. «  Il serait raisonnable que mon père rejoigne le pays de ses enfants pour qu’ils puissent l’aider, car il nécessite des soins  », a-t-il déclaré.

Après avoir vécu en France et échappé à la justice pendant de nombreuses années, Kabuga a été arrêté en 2020. Il a ensuite été transféré aux geôles de l’ONU à La Haye, aux Pays-Bas, pour y être jugé. En 2023, l’IRMCT a suspendu son procès, estimant que sa santé ne lui permettait pas de comparaître.

Les juges, présidés par Graciela Gati Santana, avaient alors indiqué qu’une libération provisoire nécessiterait à la fois l’accord d’un pays pour l’accueillir et le consentement de Kabuga.

Bien que le Rwanda se soit dit disposé à l’accueillir et ait assuré l’IRMCT que ses droits seraient pleinement respectés, Kabuga, ses avocats et sa famille refusent pour l’instant son transfert vers Kigali.

Par ailleurs une formation de trois juges de l’IRMCT dirigée par Ian Bonomy a examiné le 9 septembre 2025, la demande du parquet en ce sens, sans rendre de décision. Déjà en mai, le juge Carmel Agius avait rappelé que l’IRMCT ne pouvait forcer Kabuga à se rendre au Rwanda contre sa volonté.

«  Même si la défense multiplie les démarches pour obtenir sa libération provisoire, il est impossible de statuer sur le moment où celle-ci pourrait intervenir. La première chambre de fond confirme qu’une libération reste difficile à ce stade  », avait-il ajouté.

Le parquet, dirigé par Serge Brammertz, a rappelé que tous les pays européens sollicités par Kabuga ont refusé de l’accueillir, faisant du Rwanda la seule alternative. Les Pays-Bas, où il est actuellement détenu, ont également rejeté toute possibilité de libération sur leur territoire.

La libération provisoire de Kabuga Félicien, largement impliqué dans le génocide contre les Tutsi, reste incertaine, tous les pays européens sollicités ayant refusé de l’accueillir

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