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La présence Belge dans le conflit à l’Est de la RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 27 mars 2025 à 12:34

L’implication de la Belgique dans le conflit qui secoue l’Est de la République Démocratique du Congo semblerait s’inscrire dans une diplomatie fluctuante, caractérisée par des approximations, des distorsions factuelles et une instrumentalisation des discours officiels.

Tandis qu’un vernis de principes et de vertus serait maintenu dans la communication institutionnelle, une altération des faits pourrait être déployée afin de structurer une narration biaisée, occultant les responsabilités des alliés de Bruxelles tout en stigmatisant systématiquement certains acteurs jugés indésirables.

Une telle posture risquerait non seulement de fragiliser la crédibilité de l’action diplomatique belge, mais également d’alimenter des perceptions erronées et d’exacerber des antagonismes régionaux déjà marqués.

En adoptant une approche sélective du droit international et en légitimant implicitement certaines violations commises par les autorités congolaises, Bruxelles se distancerait de toute prétention à l’impartialité, compromettant ainsi son rôle sur l’échiquier de la paix et de la stabilité en Afrique centrale.

Dès lors, loin d’apparaître comme un médiateur ou un facilitateur de résolution des conflits, elle pourrait être perçue comme un facteur supplémentaire d’instabilité, prisonnière d’une logique géopolitique partiale.

Les informations relayées par divers canaux laisseraient entendre que la Belgique accroîtrait progressivement son engagement dans ce conflit. Des mouvements aériens militaires observés à Bujumbura puis à Kindu, ainsi que le déploiement des militaires, appuyés par des chars et des drones sous couvert d’une mission de « formation », témoigneraient d’un franchissement de seuil dans l’implication belge aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), des milices Wazalendo et du FDLR contre l’AFC/M23.

Une telle participation, bien que justifiée par des discours officiels, pourrait être interprétée comme une prise de position partisane, en contradiction avec les principes de neutralité et de médiation inhérents à la résolution des conflits internationaux.

Le positionnement de Bruxelles semblerait ainsi s’inscrire dans une dynamique plus large d’hostilité diplomatique latente envers le Rwanda, dont la mise en récit des faits apparaîtrait comme biaisée, ne laissant guère de place à une lecture équilibrée des événements.

Tandis que Kigali ferait l’objet de critiques récurrentes sur la scène internationale, un silence persistant entourerait les violations du droit international attribuées aux autorités congolaises. L’absence de réaction proportionnée face aux répressions à l’encontre des communautés rwandophones, à l’instrumentalisation des groupes armés et aux exactions commises sous le regard des autorités de Kinshasa illustrerait une politique asymétrique, marquée par une application différenciée des normes internationales.

Par ailleurs, il semblerait difficilement concevable que Bruxelles puisse ignorer les implications stratégiques d’un alignement militaire auprès d’acteurs controversés tels que le FDLR, organisation dont l’historique de violences est largement documenté. Une telle posture, dépourvue de nuances et marquée par une forme de manichéisme diplomatique, risquerait de compromettre tout rôle éventuel de facilitateur, renforçant ainsi la polarisation du conflit et rendant plus complexe l’émergence d’une solution négociée.

Dès lors, l’activisme militaire et diplomatique belge dans cette crise traduirait une méconnaissance, voire un certain mépris des dynamiques historiques et géopolitiques propres à la région des Grands Lacs. En rompant avec l’équidistance nécessaire à tout processus de paix durable, Bruxelles s’exposerait à un discrédit diplomatique grandissant ainsi qu’à des conséquences stratégiques dont l’ampleur semblerait encore mal mesurée.

En définitive, loin de contribuer à la stabilisation régionale par une action conforme aux principes du droit international, cette orientation pourrait relever d’une logique d’ingérence et de partialité, prolongeant ainsi les tensions.

Une telle approche, si elle s’avérait davantage motivée par des considérations politiques immédiates que par une volonté réelle de pacification, pourrait non seulement accroître les antagonismes, mais aussi décrédibiliser toute tentative de médiation future, tant de la part de Bruxelles que d’autres acteurs occidentaux prétendant œuvrer pour la paix en Afrique centrale.

Le grand désarroi de la Belgique résiderait ainsi dans son incapacité à sortir du déni, son aveuglement et son impossibilité à assumer ses responsabilités historiques. Enfin, il lui faudrait admettre que l’histoire est tragique et que, pour le moment, elle se trouve du mauvais côté de l’histoire.

L’implication de la Belgique dans le conflit de l’Est de la RDC semble refléter une diplomatie fluctuante, marquée par des approximations, des distorsions et une instrumentalisation des discours officiels

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