Cette demande fait suite aux conclusions rendues publiques en décembre 2021 par la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Burundi.
Cette commission a affirmé que le génocide avait été orchestré par le régime du président Michel Micombero, ciblant spécifiquement la population hutu.
Selon Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR, ces conclusions reposent sur des rapports détaillés et des preuves des massacres perpétrés à travers tout le pays durant cette période.
Ndayicariye a déclaré : « Aujourd’hui, le 20 décembre 2021, la CVR a officiellement reconnu que les crimes commis sous le régime du président Michel Micombero constituent un génocide contre les Hutus au Burundi. Le nombre de victimes est très élevé et les meurtres ont été commis de manière particulièrement brutale contre les hutu. »
Il s’agit des massacres qui ont ciblé certains hutu Suite à une rébellion qui a attaqué surtout au Sud du pays où plusieurs tutsi ont été tués et jetés dans des fosses communes.
Cependant, cette reconnaissance de la CVR a suscité des réactions mitigées au Burundi. Les Tutsi burundais, de leur côté, demandent que les violences dont ils ont été victimes en 1993, après l’assassinat du président Melchior Ndadaye, soient également prises en compte par la commission.
Thérence Mushano, membre de A-C Génocide Cirimoso, avait déclaré en décembre 2021 que les conclusions de la CVR risquaient d’exacerber les divisions entre les Burundais.
Il avait critiqué le fait que la CVR ait refusé de collaborer avec des enquêteurs de l’ONU, remettant ainsi en cause l’impartialité de l’enquête.
Selon lui, « refuser d’intégrer des experts de l’ONU a révélé les intentions réelles de la commission. Ce n’est pas surprenant que leurs conclusions aient été biaisées. Nous demandons à l’ONU d’enquêter elle-même pour déterminer si le génocide au Burundi visait les Hutus ou les Tutsis. »
Lors de son discours à l’ONU, l’ambassadeur Maniratanga a rappelé que le Parlement burundais avait déjà reconnu officiellement que les massacres de 1972 contre les Hutu constituaient un génocide, se basant sur les recherches de la CVR. Il a donc exhorté l’ONU à en faire de même.
Il a ajouté : « Il est incompréhensible qu’après 52 ans, l’Organisation des Nations Unies n’ait toujours pas reconnu comme il se doit ce crime de masse commis au Burundi en 1972. »
L’ambassadeur a souligné que le manque de reconnaissance internationale des génocides, comme celui des Hutu en 1972, constitue un obstacle dans la lutte contre les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité.
En mai 2022, le président burundais Évariste Ndayishimiye avait exprimé son souhait de ne pas reconnaître unilatéralement le génocide des Hutu, estimant qu’il était nécessaire de rendre justice à toutes les victimes de violences au Burundi.
Il avait alors demandé à la CVR de poursuivre ses enquêtes sur les différentes vagues de massacres avant de prendre une décision définitive.
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