Toutefois, le Président Ndayishimiye semble poursuivre des objectifs autres que purement sécuritaires dans son engagement militaire en RDC. En effet, face à une économie en récession, une pénurie de devises dans les banques, des étals quasiment vides et des stations- service à court de carburant, la situation interne se fait de plus en plus complexe.
Le climat politique est également marqué par une contestation croissante, qui se manifeste par une fronde de plus en plus bruyante, tandis que les discours officiels révèlent une inquiétude palpable et une gestion marquée par l’incertitude.
Le Président Ndayishimiye entretient une proximité idéologique avec les FDLR, intégrés aux forces armées congolaises (FARDC), et il bénéficie de soutiens financiers conséquents en provenance de la RDC, notamment sous forme de paiements en espèces pour les militaires burundais envoyés en renfort sur le front. Ces éléments expliqueraient, sa volonté d’intensifier l’engagement de son pays dans le conflit.
En conséquence, le Burundi a récemment envoyé un bataillon supplémentaire pour soutenir l’armée congolaise dans sa lutte contre l’AFC/M23, dans l’Est de la RDC. Selon une source sécuritaire qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat, cette décision a été confirmée le vendredi, jour de l’ouverture d’un sommet régional consacré au conflit.
Depuis octobre 2023, environ 10 000 soldats burundais sont déployés dans le cadre d’un accord de coopération militaire avec Kinshasa. Le nombre de bataillons burundais déployés est ainsi passé de 15 à 16 dans la région du Sud-Kivu, principalement autour de la ville de Bukavu, bien que la taille exacte du dernier bataillon reste inconnue.
Le M23 s’approche désormais de la capitale provinciale du Sud-Kivu, qui se prépare à une éventuelle attaque, après la prise de Goma, au Nord-Kivu. Le reste des troupes burundaises se trouve positionné plus au sud, dans les zones des hauts et moyens plateaux de Fizi et Uvira, proches de la frontière avec la RDC et de la capitale économique burundaise, Bujumbura, où elles sont affectées à la traque des rebelles du RED-Tabara.
Le gouvernement burundais soutient que les rebelles du RED-Tabara, responsables de plusieurs attaques violentes au cours des dernières années, bénéficient du soutien actif du Rwanda. Cependant, Kigali a fermement démenti ces accusations, rejetant toute implication dans ce conflit. Selon plusieurs sources crédibles, ces allégations semblent avoir pour objectif d’entretenir un climat de méfiance et de tensions, sans que soient présentées des preuves tangibles ou des éléments factuels permettant d’étayer de telles affirmations.
En l’absence de tout fondement vérifiable, ces accusations prennent l’apparence d’un instrument politique, destiné à aiguiser les tensions déjà existantes. L’absence de preuves tangibles ou d’éléments factuels concrets soulève des interrogations sur la véritable intention derrière de telles affirmations.
En l’occurrence, il semble que l’objectif principal soit de maintenir une atmosphère de méfiance et de suspicion, en exploitant des allégations non fondées pour alimenter une dynamique conflictuelle. Cette démarche, loin d’être fondée sur des faits avérés, contribue à déstabiliser davantage un environnement régional déjà fragile.
Ainsi, ces accusations semblent destinées à nourrir des rivalités anciennes, amplifiant des fractures géopolitiques sans justification objective ni base réelle. Elles risquent, si elles sont persévérées, de saper les tentatives de dialogue et de réconciliation dans la région. En créant un climat propice à l’hostilité, elles renforcent les divisions et étouffent toute initiative visant à apaiser les tensions et favoriser la coopération entre les nations concernées.
À travers ces développements, le Burundi semble réaffirmer son engagement auprès de la République Démocratique du Congo, mais cet engagement apparaît dépourvu de toute véritable stratégie ou analyse approfondie. Il s’agit d’une alliance précipitée, voire irrationnelle, fondée principalement sur une proximité idéologique avec les FDLR et des intérêts économiques immédiats, sans vision claire ni cohérence stratégique. Cette démarche, loin de renforcer la position du Burundi sur la scène régionale, contribue paradoxalement à accroître sa vulnérabilité diplomatique, l’isolant davantage dans un environnement international où la rationalité et la diplomatie sont primordiales.
Le régime du CNDD-FDD, en quête de diversion face à ses propres défaillances internes, semble avoir choisi de privilégier cette alliance fragile et inconsidérée au détriment des véritables défis que traverse le pays. Incapable de répondre aux aspirations légitimes de la population, notamment sur les plans économique et social, il semble plus préoccupé par des jeux de pouvoir internes et des stratégies à court terme. Cette approche n’aggrave pas seulement les fractures internes au sein du gouvernement, mais expose également le Burundi à une pression accrue sur les plans diplomatique et économique, alors même que les besoins de stabilisation interne demeurent urgents.

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