Le Rwanda alerte sur la menace persistante des FDLR

Redigé par IGIHE
Le 11 juin 2025 à 12:27

Le porte-parole des Forces de défense du Rwanda (RDF), le général de brigade Ronald Rwivanga, a indiqué que les effectifs du groupe armé FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) sont actuellement estimés entre 7 000 et 10 000 combattants — une estimation qui, selon lui, confirme la menace persistante que représente cette organisation, en dépit des déclarations des autorités congolaises affirmant le contraire.

Selon le général Rwivanga, cette estimation confirme que les FDLR demeurent pleinement actifs. « Ils se fondent systématiquement dans la population chaque fois qu’ils sont pris pour cible », a-t-il expliqué lors d’une interview accordée au média IGIHE.

Il a également précisé que ces combattants sont dispersés dans plusieurs régions de l’est de la République démocratique du Congo, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ainsi que dans la forêt de la ’Kibira’, au Burundi.

Les éléments FDLR basés au Nord-Kivu sont depuis bien longtemps, les principaux responsables des troubles sécuritaires dans le nord et l’ouest du Rwanda. Par ailleurs, la forêt de Kibira, a longtemps servi de base arrière à des groupes armés hostiles au Rwanda.

En 2021, une attaque lancée depuis cette forêt par quinze combattants du FLN (Forces de libération nationale) a visé le secteur de Bweyeye, dans le district de Rusizi. Cette offensive s’est soldée par une embuscade tendue par les Forces de défense du Rwanda, au cours de laquelle plusieurs assaillants ont été neutralisés.

Cet incident faisait suite à une autre attaque survenue quelques jours plus tôt dans la même zone, au cours de laquelle des civils innocents avaient été tués lors d’une embuscade ennemie visant un véhicule.

Le général Rwivanga a rappelé que les FDLR représentent une menace persistante pour la sécurité du Rwanda depuis de nombreuses années, soulignant qu’en 2022, ce groupe avait mené plusieurs attaques dans les secteurs de Kinigi et de Rubavu, situés dans le nord-ouest du pays.

En mars et mai 2022, des incursions ont été signalées sur le territoire rwandais, notamment dans les secteurs de Kinigi et Nyange (district de Musanze), ainsi que dans celui de Gahunga (district de Burera). Ces attaques, perpétrées conjointement par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les FDLR, ont causé des pertes civiles et d’importants dégâts matériels.

Au cours de cette même période, deux soldats rwandais en poste ont été enlevés par les FARDC, avec la complicité des combattants FDLR.

En mai 2025, le Rwanda a accueilli près de deux mille ressortissants qui avaient été retenus en otage par ce groupe terroriste.

Malgré les dénonciations répétées du Rwanda, les autorités congolaises ont, selon Kigali, systématiquement nié leur responsabilité et refusé de prendre des mesures concrètes. Cette posture a contribué à la détérioration des relations bilatérales, jusqu’à ce que la RDC s’appuie ouvertement sur des combattants FDLR pour lancer des attaques contre le Rwanda, dans le but de déstabiliser son gouvernement.

Face à cette situation, le général de brigade Rwivanga a insisté sur le fait que le recours à la guerre ne saurait constituer une solution durable aux problèmes d’insécurité dans la région, appelant la RDC à privilégier les voies politique et diplomatique, tout en mettant un terme définitif à toute forme de collaboration avec la FDLR.

Le Rwanda a par ailleurs fait de la question des FDLR une priorité dans ses échanges avec les médiateurs internationaux chargés de la résolution de la crise sécuritaire dans les Grands Lacs. Ce dossier a été abordé à plusieurs reprises lors des pourparlers organisés à Doha et à Washington, où Kigali a fermement réitéré sa demande selon laquelle la RDC doit rompre toute alliance avec ce groupe qualifié de terroriste, dont les activités menacent non seulement la sécurité du Rwanda, mais aussi celle de la RDC.

Le général Rwivanga estime à 7 000-10 000 le nombre de combattants FDLR, confirmant ainsi la menace persistante malgré les démentis des autorités congolaises

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