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Le Rwanda appelle à mettre fin à l’impunité des fugitifs du génocide contre les Tutsi

Redigé par IGIHE
Le 23 octobre 2025 à 05:35

Trente et un ans après le génocide perpétré contre les Tutsi, le Rwanda a une nouvelle fois exhorté la communauté internationale à mettre fin à l’impunité des fugitifs et à protéger l’héritage de la justice internationale.

S’exprimant lors d’un débat sur le Mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux (MIRTP), M. Ngoga a réaffirmé l’engagement indéfectible du Rwanda en faveur de la vérité, de la réconciliation et de la reddition de comptes, tout en soulignant les défis persistants liés à l’arrestation des fugitifs et à la lutte contre le déni du génocide.

L’ambassadeur a réaffirmé la volonté du Rwanda d’assumer une responsabilité accrue à mesure que le MIRTP approche de la fin de son mandat. Kigali a proposé de faire exécuter les peines de 25 personnes condamnées, conformément aux normes internationales, sur la base d’un accord conclu en 2008 avec les Nations Unies, que M. Ngoga a qualifié de « jalon important de la coopération ».

Selon lui, le Rwanda considère cette mission non pas comme un fardeau, mais comme la poursuite d’un parcours national vers la justice et la réconciliation, entamé au lendemain du génocide contre les Tutsi de 1994. « Le Rwanda demeure en pleine conformité avec l’accord », a-t-il déclaré, soulignant qu’aucun obstacle ne s’oppose à sa mise en œuvre intégrale.

L’ambassadeur Ngoga a également évoqué la situation de cinq personnes acquittées ou libérées actuellement relocalisées au Niger, rappelant que le Rwanda est disposé à les accueillir en tant que citoyens libres. « Il ne devrait y avoir aucune ambiguïté prolongée quant à leur statut ou à leur lieu de résidence, lorsque le pays d’origine a exprimé sa volonté de recevoir ses ressortissants », a-t-il fait valoir, appelant à l’établissement d’un précédent pour encadrer la gestion des condamnés et des acquittés.

Les personnes concernées incluent notamment le major François-Xavier Nzuwonemeye, Prosper Mugiraneza (ancien ministre du Travail), le colonel Alphonse Nteziryayo, André Ntagerura et le capitaine Innocent Sagahutu.

Parmi les principales préoccupations soulevées par l’ambassadeur figure la montée du déni, de la déformation et du révisionnisme du génocide contre les Tutsi, un phénomène qui, selon lui, non seulement ravive les blessures des survivants, mais cherche aussi à effacer la vérité établie par la justice internationale.

Pour y faire face, le Rwanda a proposé d’assurer la garde des archives du TPIR et du MIRTP, considérées comme des ressources essentielles de témoignages, de mémoire et de preuves.

« Fort de son expérience dans la préservation des archives des Gacaca et d’autres archives relatives au génocide perpétré contre les Tutsi, le Rwanda dispose des capacités institutionnelles nécessaires pour en garantir la sécurité, l’accessibilité et la valeur éducative pour les générations futures », a souligné M. Ngoga devant l’Assemblée.

L’ambassadeur a par ailleurs appelé à une coopération soutenue entre le MIRTP, les États membres et les autorités nationales, afin que les progrès réalisés au cours des trois dernières décennies ne disparaissent pas.

Il a exhorté le Bureau du Procureur et les organes des Nations Unies à continuer d’appuyer le renforcement des capacités et l’assistance technique aux juridictions nationales, pour qu’elles puissent juger efficacement les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité.

« Le cauchemar de l’impunité ne doit pas survivre aux institutions que nous avons bâties pour le combattre », a-t-il insisté.

Dans un appel direct au Conseil de sécurité et aux États membres, M. Ngoga a réitéré la disponibilité du Rwanda à assumer les fonctions résiduelles du MIRTP, notamment l’accueil des condamnés et la préservation des archives.

Il a insisté sur la position unique du Rwanda, en raison de sa proximité géographique et institutionnelle avec les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), ce qui en fait, selon lui, un acteur légitime pour poursuivre les acquis de la justice pénale internationale.

« Nous appelons cette Assemblée et l’ensemble des États membres à renforcer leur coopération pour arrêter les fugitifs, extrader ou poursuivre les personnes inculpées, et soutenir la préservation des archives », a conclu l’ambassadeur, réaffirmant la détermination du Rwanda à faire en sorte que l’héritage du TPIR et du MIRTP perdure pour les générations futures.

Le Rwanda a une nouvelle fois exhorté la communauté internationale à mettre fin à l’impunité des fugitifs du génocide contre les Tutsi

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