Cette initiative s’inscrit dans le cadre des engagements globaux du Rwanda en matière de protection environnementale, notamment en ce qui concerne la réintroduction d’espèces animales dans les parcs naturels et l’extension de ces espaces protégés. Le pays entend jouer un rôle actif dans l’atteinte de l’objectif mondial de protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030, avec l’ambition de porter ce chiffre à 50 % d’ici les deux prochaines décennies.

Des objectifs environnementaux ambitieux

Le Rwanda s’est également engagé à maintenir 30 % de sa superficie couverte par des forêts, et à augmenter cette couverture pour lutter contre le changement climatique et préserver la faune et la flore menacées d’extinction. Cette politique inclut un volet éducatif avec la création de supports pédagogiques pour sensibiliser la jeunesse, ainsi qu’un renforcement de partenariats internationaux.

L’initiative s’inscrit dans un programme plus large visant à réduire de 38 % les émissions de gaz à effet de serre du Rwanda d’ici 2030, soit une réduction de 4,6 millions de tonnes de CO2. Ce plan, déjà en cours de mise en œuvre depuis quatre ans, nécessitera un investissement total estimé à 11 milliards de dollars, dont 5,3 milliards pour atténuer les effets déjà visibles de la dégradation climatique, et 5,7 milliards pour financer des mesures préventives.

Cependant, malgré ces efforts, 6,5 milliards de dollars manquent encore pour atteindre les objectifs fixés. C’est dans ce contexte que la NCNFS a été dévoilée, dans l’espoir de mobiliser des fonds supplémentaires au-delà des 4,5 milliards déjà collectés grâce au Rwanda Green Fund.

Mutesi Rusagara, secrétaire d’État chargée de l’investissement public au ministère des Finances et de la Planification économique, a souligné l’engagement du Rwanda à explorer toutes les sources de financement possibles, nationales et internationales. Elle a notamment cité la Banque de Développement du Rwanda (BRD), qui a récemment émis des obligations vertes d’une valeur de 30 milliards de francs rwandais dans le cadre de la deuxième phase d’un programme de mobilisation de 150 milliards de francs rwandais.

Ces obligations vertes, entièrement souscrites, marquent un tournant dans la capacité du pays à attirer des financements destinés à des projets publics et privés axés sur la protection environnementale. « Nous voyons apparaître diverses sources de financement qui nous aideront à mettre en œuvre ces projets, qu’ils proviennent de l’étranger ou de sources internes », a déclaré Mutesi.

Projets phares : la "Green City" et le soutien international

Parmi les projets phares figure la Green City, une initiative visant à construire des logements respectueux de l’environnement pour plus de 200 000 personnes. Située à Kinyinya, cette ville écologique s’étendra sur 16 hectares, et les travaux de construction de 2 000 logements débuteront en 2026.

Basil Karimba, directeur du projet, a expliqué que l’objectif est de collaborer avec des investisseurs privés pour la construction des habitations. Ces logements seront abordables, avec 60 à 70 % vendus en dessous du coût de construction, rendant le projet accessible aux ménages à faibles revenus.

Les financements externes, notamment ceux en provenance de l’Allemagne, jouent également un rôle clé dans ces initiatives. Depuis 2022, le Rwanda bénéficie du soutien de la banque de développement allemande KfW pour des projets environnementaux. Jochen Saleth, directeur de la KfW au Rwanda, a annoncé que 360 millions d’euros avaient déjà été versés et a réitéré l’engagement de son pays à poursuivre cette coopération.

Avec cette stratégie ambitieuse, le Rwanda se positionne comme un leader régional en matière de protection de l’environnement et de financement vert. La NCNFS vise à attirer des investisseurs prêts à contribuer à une économie durable, tout en assurant la protection des ressources naturelles pour les générations futures. Ce plan pourrait servir d’exemple pour d’autres nations cherchant à concilier développement économique et la préservation de l’environnement dans un contexte de changement climatique global.

La ministre de l'Environnement, Dr Valentine Uwamariya, met en avant les efforts du Rwanda pour lutter contre le changement climatique.

Mutesi Rusagara, secrétaire d’État chargée de l’investissement public au ministère des Finances et de la Planification économique, a souligné l’engagement du Rwanda à explorer toutes les sources de financement possibles, nationales et internationales.

La Directrice Générale de l'Économie au ministère des Finances et de la Planification économique, Stella Rusine Nteziryayo, a souligné que le Rwanda a besoin de 97,5 à 107,7 millions de dollars (soit entre 131,6 et 145,3 milliards de francs rwandais) pour atteindre ses objectifs de conservation de la biodiversité.

Le directeur de KfW au Rwanda, Jochen Saleth, a déclaré que son pays avait jusqu'à présent fourni plus de 360 millions d'euros pour soutenir des projets de protection de l'environnement.

Ce 17 octobre 2024, le gouvernement du Rwanda a présenté une stratégie audacieuse, la National Climate and Nature Finance Strategy (NCNFS), visant à attirer des investissements pour des projets respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

Avec cette stratégie ambitieuse, le Rwanda se positionne comme un leader régional en matière de protection de l’environnement et de financement vert.

Les partenaires s'estiment satisfait de la collaboration et s'attendent à des resultats concrets.