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Le maintien de la paix des Nations Unies en question

Redigé par Tite Gatabazi
Le 28 octobre 2022 à 10:44

Tous les experts sont unanimes, l’organisation des nations unies n’est pas adaptée à son environnement.

Depuis des décennies ils appellent à une réforme profonde des structures et des règles qui régissent cette organisation.

Boutros Boutros Ghali, Koffi Annan, Ban Ki-Moum, les secrétaires généraux successifs en avaient fait la promesse à leur prise de fonctions.

Ils en sont repartis sans faire bouger le mammouth.

Son secteur du maintien de la paix qui constituent son activité principale est décrié et pour cause. Il a accumulé des échecs selon l’opinion publique.

La Somalie en 1992, l’ex Yougoslavie en 1993, le Rwanda en 1994, Haiti et aujourd’hui la RDC pour ne prendre que ces quelques exemples qui justifieraient une refonte du système.

Le grand public attend beaucoup des opérations de maintien de la paix décidées par le conseil de sécurité des nations unies.

Il ignore son caractère pluridisciplinaire, multidimensionnel au cœur des guerres avec une diversité d’acteurs locaux, nationaux et internationaux aux intérêts divergents.

Il en ignore les contingences, les intérêts et le rapport de force en présence.

Il fonde ses espoirs dans la seule décision annoncée. La déception de terrain ne peut qu’être grande.

Ces opérations décidées après moult marchandages, négociations et concessions au conseil de sécurité des national unies mettent en œuvre un mandat complexe qui va de la stabilisation d’une région, au maintien de l’ordre et parfois à la supervision des élections nationales.

Le but est toujours et partout le même, l’arrêt des hostilités et la reconstruction voire l’accompagnement vers un Etat viable.

Face à des acteurs multiples aux intérêts parfois inconciliables, les opérations de maintien de la paix des nations sont par moment un parcours de combattant semé d’embuches infranchissables rendant la chose difficile à arbitrer entre des visions et projets différents au sein d’une même mission.

Sachant que le mandat est lui-même mal défini et prête à plusieurs interprétations, ce qui, arrange les tenants du statu quo et complique la réalisation de la mission.

Que les ressources peuvent être en deçà de la taille des besoins sur terrain, tout cela participe à saper les actions de la mission.

Quand il s’installe dans ce beau et grand bâtiment au cœur de Manhattan, dans le quartier de Midtown au bord de l’East River, qu’est le siège de l’organisation des nations unies, Boutros Boutros Ghali, nouveau secrétaire général en janvier 1992, s’attèle à présenter son agenda pour la paix.

Et ce que doivent être désormais les opérations de maintien de la paix.

Mais sa forte personnalité heurte certains intérêts. Plutôt que de poursuivre les réformes, cela lui coutera son poste. Il y effectuera un seul mandat.

Après lui, les nations unies lanceront une réflexion sur les échecs de Srebrenica et du Rwanda.

Il y aura également le groupe d’étude de haut niveau dont le rapport porte le nom de son président : Brahimi.

Grâce à ce travail, qui aura scruter sans complaisance, les forces et faiblesses des opérations de maintien de la paix, on assistera à une certaine évolution dans ce secteur clé.

Ce rapport reste une référence quand on évoque la diplomatie préventive et le maintien de la paix depuis sa présentation en août 2000.

Koffi Annan va profiter de la guerre d’Irak ou les insistances des Etats Unis à obtenir l’aval du conseil de sécurité avaient échoué grâce à l’opposition de la France.

Il lance dans la foulée un groupe de personnalité chargé de lui faire des propositions claires et pratiques pour adapter les nations unies aux nouveaux défis.

De nos jours les casques bleus devraient être plus mobiles et se faire respecter lors des opérations de maintien de la paix.

Il y a un besoin urgent qui porte sur le contrôle stratégique efficace, en particulier la nécessité d’une meilleure préparation, d’une meilleure planification, d’un meilleur contrôle et d’une meilleure évaluation des opérations.

Car il y a des interactions entre ses différents acteurs. En premier lieur ceux qui autorisent une mission, ceux qui la réalisent, ceux qui y contribuent, ceux qui l’accueillent et ceux qui sont en partenariat avec les soldats de la paix des Nations Unies.

Tous ces acteurs n’ont pas toujours la même compréhension et les mêmes intérêts pour agir de concert.

Les manifestations anti Monusco de l’Est de la RDC ont choqué. Elles portaient la marque d’une manipulation politique.

Au-delà de la manifestation et de l’exaspération de la population, la Monusco est dépourvue de crédibilité qui découle de la confiance de la population locale.

Faute de répondre aux attentes et d’obtenir l’appropriation nationale et locale qu’elle aurait dû engendrer dans le rétablissement de la paix à l’Est RDC.

Dans ce pays, on n’a toujours pas restauré la capacité des acteurs et des institutions d’assumer leurs attributions au service de la population.

En dépit des discours de bonne volonté, la réelle coopération et coordination des actions est des plus difficiles à réaliser dans les faits, nuisant à une efficacité globale pourtant, en théorie, recherchée.

La réforme du maintien de la paix des nations unies a encore de beaux jours devant elle.

Le maintien de la paix des Nations Unies en question

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