« Ainsi donc, lorsque le Rwanda évoque des réfugiés rwandais retenus en otage par les FDLR (ce qui est une triste réalité depuis 30 ans), c’est le gouvernement congolais qui s’empresse de répondre à leur place ! On ne cache même plus le soutien à cette force génocidaire ? », s’est interrogé le ministre.
Le communiqué du gouvernement de Kinshasa intervient alors que plus de 2500 réfugiés rwandais ont récemment exprimé leur volonté de regagner leur pays, après des décennies passées sous domination FDLR, un groupe armé composé en grande partie d’individus ayant directement participé au génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994. À ce jour, plus de 1500 réfugiés ont déjà été rapatriés avec l’appui du HCR, notamment vers les camps de transit de Nyarushishi et de Kijote.
Au lieu de saluer ce retour humanitaire et volontaire, Kinshasa a publié un communiqué controversé affirmant que ces personnes vivaient dans des camps administrés par les autorités congolaises, en attente de leur transfert vers le Rwanda, niant toute implication ou pression exercée par les FDLR.
Pour le ministre Nduhungirehe, il est clair que ce processus de retour n’a pu se mettre en place que parce que le mouvement M23, allié à la coalition de l’AFC, a pris le contrôle de zones autrefois occupées par les FDLR.
« Et d’ailleurs, si Kinshasa était animé par la bonne volonté pour rapatrier ces réfugiés rwandais, pourquoi faut-il toujours attendre que l’AFC/M23 occupe la zone où ces réfugiés se trouvent pour cela se fasse ? » a questionné le ministre.
Olivier Nduhungirehe a également rejeté les accusations diffusées dans certains cercles congolais selon lesquelles Kigali déplacerait délibérément ses citoyens vers des zones instables de la RDC à des fins géopolitiques.
« Quant à la théorie selon laquelle le Rwanda déplacerait ses propres citoyens, qui vivent dans un pays en paix depuis 30 ans, vers de zones congolaises instables car précédemment en guerre, ceci est le genre de theories farfelues "à la congolaise" qui alimentent des discours et actes de haine contre les citoyens rwandais et les congolais rwandophones. », a-t-il dénoncé.
Et de conclure : « La théorie du "grand remplacement", c’est déjà pris ! Kinshasa devra trouver autre chose. »
Les témoignages recueillis auprès des réfugiés rapatriés au Rwanda sont unanimes : la vie sous contrôle FDLR n’a été qu’un enchaînement de terreur et de désolation, mêlant viols, pillages et meurtres.
« Ils venaient nous enlever de force, certains étaient capturés et emmenés. Nombre d’entre eux ont été abattus. Nous vivions dans une peur constante, conscients qu’à tout moment ils reviendraient en enlever d’autres, comme c’était leur habitude. » a temoigné un d’entre eux.
Depuis la fin du génocide contre les Tutsi en 1994, des dizaines de milliers de Rwandais ont fui ou ont été déplacés de force vers la RDC. Nombre d’entre eux se sont retrouvés sous l’influence, voire le contrôle, des FDLR, régulièrement impliqués dans des massacres dans l’Est du pays.
Malgré plusieurs accords de rapatriement signés entre Kigali, Kinshasa et le HCR — notamment en 1994 et 2010 — leur mise en œuvre a constamment été entravée, en grande partie, selon le Rwanda, en raison des liens persistants entre les autorités congolaises et les FDLR.

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