L’enjeu de ces rencontres est critique, car elles tentent de résoudre une des crises les plus tenaces de la région des grands lacs : la neutralisation et le rapatriement des FDLR.

Les FDLR, un groupe terroriste armé à l’idéologie génocidaire, sont depuis longtemps une source de tension entre le Rwanda et la RDC.

Considérées par Kigali comme une menace directe à sa sécurité nationale, ces forces sont composées en grande partie de ceux qui sont accusés d’avoir participé au génocide contre les tutsi au Rwanda en 1994. Depuis lors, elles se sont établies dans l’Est de la RDC, d’où elles ont menées des incursions au Rwanda.

La position de la RDC, sous la présidence de Félix Tshisekedi, est versatile. Officiellement, Tshisekedi minimise la menace des FDLR.

Cependant, des rapports indiquent que les FDLR ont des liens avec certains secteurs des FARDC, l’armée régulière congolaise, utilisant leur connaissance du terrain pour opérer. Des hauts gradés des FARDC ont même été cités pour leur alliance avec les FDLR.

La médiation angolaise cherche à établir un terrain d’entente robuste pour le désarmement et la démobilisation des FDLR.

Cependant, les défis sont monumentaux. Les accords précédents ont souvent échoué en raison du manque de volonté politique, de la méfiance mutuelle entre les parties, et de l’absence de mécanismes de vérification efficaces.

La feuille de route de Luanda, qui vise à s’attaquer à la menace des FDLR de manière concrète, est un test crucial pour la capacité des deux pays, avec leurs partenaires régionaux et internationaux, à transformer les promesses en actions.

Les résultats de cette troisième rencontre sont attendus avec une certaine anxiété. Le succès de la feuille de route de Luanda pourrait non seulement atténuer une source importante de conflit entre la RDC et le Rwanda mais aussi servir de modèle pour la résolution de conflits similaires dans d’autres régions.

Néanmoins, l’histoire de cette région complexe nous enseigne que la prudence est de mise. L’engagement continu des parties et la mise en place rigoureuse du chronogramme sont essentiels pour assurer que les décisions prises ne restent pas lettre morte.

Alors que les délégués se réunissent à Luanda, les yeux des citoyens de la région, restent fixés sur les possibles avancés. L’issue de ces pourparlers pourrait bien déterminer le cours de la paix et de la stabilité dans toute la région des grands lacs.

Amb. Olivier Nduhungirehe, Ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération, a participé à cette rencontre

La Ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a participé à cette rencontre

La 3e réunion ministérielle sur la menace sécuritaire FDLR