Malaisie : des pourparlers de paix sous haute tension entre la Thaïlande et le Cambodge

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 28 juillet 2025 à 12:05

Depuis plusieurs jours, la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge est le théâtre d’affrontements meurtriers dans un différend territorial ancien. Ce lundi 28 juillet, les dirigeants des deux pays se sont réunis à Putrajaya, en Malaisie, pour tenter d’enrayer cette escalade violente sous la médiation du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim.

Ce conflit, le plus grave depuis quinze ans, a déjà causé la mort d’au moins 34 personnes - 21 du côté thaïlandais, dont huit soldats - et 13 côté cambodgien, dont cinq militaires - et forcé le déplacement d’environ 200 000 habitants des zones frontalières. Les échanges de tirs d’artillerie, bombardements et frappes aériennes se sont intensifiés depuis jeudi, affectant notamment les provinces thaïlandaises de Sisaket et Trat, ainsi que le nord-ouest cambodgien, où se trouvent des temples disputés depuis l’époque coloniale.

À l’ouverture des négociations, le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a exprimé ses doutes quant à la sincérité de son homologue cambodgien, Hun Manet, malgré l’urgence d’un cessez-le-feu. « Ils doivent faire preuve d’une intention sincère », a-t-il déclaré avant de souligner que « le cessez-le-feu ne signifiera pas un retour à la normale ». Le dirigeant malaisien a rappelé que « l’essentiel, c’est un cessez-le-feu immédiat » et a réaffirmé son rôle de médiateur dans ce conflit qui oppose deux membres clés de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).

Sur le terrain, la situation reste très tendue. L’armée thaïlandaise accuse Phnom Penh de bombarder des zones résidentielles avec des lance-roquettes longue portée, tandis que le Cambodge dénonce une « invasion illégale » et des « actes d’agression coordonnés » de la part de Bangkok.

La communauté internationale suit de près cette crise. La Chine a salué l’initiative diplomatique et appelé les deux pays à « faire preuve de retenue » et à valoriser un « esprit de bon voisinage ». Par ailleurs, Donald Trump, président des États-Unis, est intervenu en contact avec les deux capitales, avertissant qu’il suspendrait les négociations commerciales bilatérales prévues si les hostilités ne cessaient pas. Toutefois, les combats ont repris dès dimanche matin, malgré les pressions exercées.

À Bangkok, une rare manifestation pacifiste s’est tenue devant le parc de la Paix, où quelques dizaines de personnes ont scandé « Non à la guerre ! » et « Cessez-le-feu immédiat ! », sous la surveillance discrète des forces de l’ordre.

Les dirigeants de la Thaïlande et du Cambodge se sont réunis à Putrajaya, en Malaisie, pour tenter d’enrayer cette escalade violente sous la médiation du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim

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