En outre, plusieurs de ses anciens collaborateurs, dont son directeur de cabinet, Issiaka Ahmadou Singaré, ainsi que trois anciens directeurs administratifs et financiers de la primature, sont également concernés.

L’ancien Premier ministre a été placé en garde à vue alors qu’une enquête est en cours sur sa gestion à la primature, suite à des allégations « d’atteinte aux biens publics » contenues dans un rapport du Vérificateur général.

Selon son avocat, M. Maïga a formellement été notifié de son placement en garde à vue et un bureau a été aménagé pour qu’il puisse y passer la nuit. La procédure peut durer 48 heures avant qu’il ne soit présenté devant le procureur général de la Cour suprême, qui décidera de son éventuelle mise sous mandat de dépôt ou de la fermeture du dossier.

Nommé Premier ministre en 2021 par la junte du général Assimi Goïta à la suite du second coup d’État, Choguel Maïga a été limogé fin 2024 pour avoir dénoncé l’emprise des militaires sur le pouvoir et son exclusion des décisions majeures, appelant les militaires à créer les conditions pour des élections «  crédibles et apaisées  » tout en associant les forces politiques et sociales.

Cette arrestation fait suite à celle, survenue il y a quelques jours, d’une cinquantaine de militaires, dont deux généraux, soupçonnés de comploter contre la junte.

Depuis le renversement du président civil Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, le Mali est dirigé par la junte. Le remplacement de M. Maïga par le général Abdoulaye Maïga a davantage renforcé le contrôle militaire du gouvernement, alors que les violences jihadistes se sont accentuées sur le territoire.

M. Maïga, figure du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5/RFP) qui avait conduit la contestation populaire contre IBK en 2020, a réaffirmé récemment que la « rupture est consommée » entre sa coalition politique et la junte, dénonçant les arrestations et détentions extrajudiciaires de ses proches.

Peu avant son arrestation, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, il s’était défendu de tout détournement et avait insisté sur son innocence.

L’ancien Premier ministre civil du Mali, Choguel Kokalla Maïga, limogé fin novembre 2024 par les militaires au pouvoir depuis 2020, a été placé en garde à vue