Les chiffres sont en nette augmentation. En 2019, 707 personnes avaient été diagnostiquées, un nombre légèrement inférieur en 2020 avec 495 cas, avant de remonter à 603 en 2021. En 2022, ce chiffre a bondi à 926, puis a doublé pour atteindre 1 845 en 2023. Rien que pour le premier semestre 2024, 1 349 personnes ont été recensées.
Ces données proviennent de quatre grands établissements hospitaliers : le Centre hospitalier universitaire de Butare, le Centre hospitalier universitaire de Kigali, l’Hôpital King Faisal et le Mediheal Hospital and Fertility Centre.
Face à cette demande croissante, le Parlement du Rwanda a adopté le 4 août 2024 une nouvelle loi sur les services de santé, établissant un cadre juridique clair pour la procréation assistée. Le texte encadre la fécondation in vitro (FIV), la gestation pour autrui ainsi que la conservation des ovules et du sperme en vue d’une utilisation ultérieure. Il permet aux couples mariés ou aux personnes seules dont l’infertilité a été confirmée par un médecin qualifié d’accéder à ces services.
La gestation pour autrui sera également encadrée. Elle consiste à féconder un ovule avec du sperme en laboratoire pour créer un embryon, qui est ensuite transféré dans l’utérus d’une mère porteuse, généralement par fécondation in vitro (FIV). La nouvelle loi impose un accord formel entre la mère porteuse et les futurs parents, supervisé par des médecins, afin de garantir que chacun comprenne ses rôles et obligations.
Le Sécrétaire d’État au ministère de la Santé, le Dr Yvan Butera, a qualifié cette loi de « jalon majeur » dans l’amélioration de l’accès aux soins.
« Nous continuons de recevoir un nombre important de demandes de procréation assistée de la part de personnes qui ne peuvent pas concevoir naturellement. Cette loi fixe des directives claires sur la fourniture de ces services, supprimant les obstacles pour celles et ceux qui devaient jusque-là les rechercher à l’étranger », a-t-il récemment publié sur X.
L’infertilité au Rwanda a des causes variées. Le Dr Butera a indiqué que 30 % des cas sont liés aux hommes, 30 % aux femmes, 30 % aux deux partenaires, et 10 % à des facteurs inconnus.
Le processus de fécondation in vitro (FIV), souvent utilisé lorsque d’autres traitements échouent, consiste à stimuler les ovaires d’une femme à l’aide d’hormones pour produire des ovules, qui sont ensuite prélevés et fécondés avec du sperme en laboratoire. Les embryons ainsi obtenus sont surveillés pendant plusieurs jours avant que, généralement, deux d’entre eux soient implantés dans l’utérus afin d’augmenter les chances de grossesse. Cette méthode explique pourquoi la FIV aboutit souvent à des naissances gémellaires ou multiples.
Cette pratique se développe rapidement au Rwanda. À l’hôpital de Kanombe, plus de 108 bébés étaient déjà nés grâce à la FIV en juillet 2024. À l’échelle mondiale, la FIV contribue chaque année à la naissance de plus d’un demi-million de bébés.
La loi autorise également la conservation des ovules et du sperme pour les personnes exposées à un risque d’infertilité en raison de maladies ou d’autres conditions médicales. L’autorisation est délivrée par un médecin, et le matériel préservé peut être utilisé ultérieurement lorsque la personne est prête à concevoir.
Selon les autorités sanitaires, face à la demande croissante de procréation assistée chaque année, le nouveau cadre légal rendra ces services plus accessibles au Rwanda, en garantissant qu’ils soient fournis de manière sûre, éthique et sans qu’il soit nécessaire de se déplacer à l’étranger.

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