Paul Kagame appelle à une action décisive face à la crise sécuritaire dans l’est de la RDC

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 8 février 2025 à 09:07

Le Président Paul Kagame a appelé à une approche décisive pour résoudre la crise sécuritaire en cours dans l’est de la République Démocratique du Congo, soulignant que le problème ne peut être ignoré ou faire l’objet de discussions interminables sans actions concrètes.

S’exprimant lors du sommet conjoint EAC-SADC tenu en Tanzanie ce 8 février 2025, Paul Kagame a insisté sur la nécessité d’une solution durable, faisant remarquer que les préoccupations du Rwanda avaient été écartées.

"Nous ne pouvons pas continuer indéfiniment à ménager les problèmes. Ce qui se passe là-bas est une guerre ethnique qui couve depuis longtemps, privant des populations de leurs droits avant une attaque contre le Rwanda", a déclaré Kagame.

Le Président a clairement indiqué que le Rwanda ne pouvait pas être tenu de rester silencieux face aux menaces sécuritaires provenant de la RDC.

Paul Kagame a dénoncé l’attitude des dirigeants de la RDC, soulignant que, malgré de multiples engagements, Kigali n’a jamais vu ses préoccupations prises en compte.

"Nous avons maintes fois interpellé la RDC et ses dirigeants, exprimé nos inquiétudes et demandé qu’elles soient traitées, mais ils ont systématiquement ignoré nos appels", a-t-il déclaré, Affirmant que la crise n’avait pas été causée par le Rwanda, mais lui avait été imposée, tandis que la RDC cherchait à se défausser de ses responsabilités.

Le sommet conjoint EAC-SADC, précédé d’une réunion ministérielle, avait pour objectif, évaluer l’aggravation de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC.

"Cette guerre a été initiée par la RDC, et non par le Rwanda. Elle nous a été imposée, et l’on voudrait nous en faire porter la responsabilité. Cela est inacceptable. Il n’y a aucun doute à ce sujet", a affirmé le Président Kagame.

Le Chef d’Etat rwandais a exhorté les participants à prendre cette question au sérieux et à s’assurer que cette réunion aboutisse à des solutions concrètes plutôt qu’à une énième série de discussions stériles.

Le sommet intervient après les récentes escalades, notamment la prise de Goma par le groupe rebelle M23. Le M23 a repris les combats en 2021, affirmant vouloir protéger les Rwandophones et les communautés tutsies congolaises.

Le Président Tshisekedi, bien qu’ayant initialement confirmé sa présence, n’a finalement pas fait le déplacement en Tanzanie, préférant participer au sommet à distance.

À plusieurs reprises, il a été invité à engager un dialogue dans le cadre de divers processus, mais est resté réticent à toute négociation avec le M23, malgré les revers répétés de son armée.

Le sommet conjoint EAC-SADC a plaidé en faveur d’une résolution pacifique du conflit en RDC et a ordonné la fusion des processus de Luanda et de Nairobi.

Pour renforcer ce processus unifié, il a insisté sur la nécessité de désigner des facilitateurs supplémentaires à travers l’Afrique. Le sommet a également exhorté à la reprise des négociations directes avec l’ensemble des acteurs, qu’ils soient étatiques ou non étatiques, y compris le M23.

En outre, un appel à la mise en œuvre du Concept d’Opérations (CONOPS) du plan harmonisé pour la neutralisation des FDLR a été lancée, conformément aux décisions prises dans le cadre du processus de Luanda.

Le Président Paul Kagame a appelé à une approche décisive pour résoudre la crise sécuritaire en cours dans l’est de la RDC.
Le sommet conjoint EAC-SADC avait pour objectif, évaluer l’aggravation de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC.
Paul Kagame a dénoncé l’attitude des dirigeants de la RDC, soulignant que, malgré de multiples engagements, Kigali n’a jamais vu ses préoccupations prises en compte.
Le sommet conjoint EAC-SADC a plaidé en faveur d’une résolution pacifique du conflit en RDC et a ordonné la fusion des processus de Luanda et de Nairobi.

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