Le campus de la police nationale de Musanze accueille cette réflexion dans un cadre verdoyant et propice du 5 au 6 juin 2024.

En Afrique, la quête de la paix et de la sécurité est souvent entravée par des défis socio-politiques et économiques.

Le Symposium sur la paix, la sécurité et la justice se penche sur ces problématiques en analysant les évolutions des dynamiques mondiales et leurs répercussions sur le continent.

Il explore les causes sous-jacentes des tensions géopolitiques en Afrique, mettant en lumière la faiblesse institutionnelle, l’exercice solitaire du pouvoir et d’autres facteurs qui aggravent l’insécurité et le sous-développement.

L’Afrique est un continent riche en ressources mais également le théâtre de nombreuses tensions géopolitiques. Ces tensions sont souvent alimentées par la compétition internationale pour l’accès aux ressources naturelles.

Par ailleurs, les héritages coloniaux, tels que les frontières arbitraires et les politiques de diviser pour régner, continuent de peser lourdement sur la stabilité régionale.

Un obstacle majeur à la paix et à la sécurité en Afrique est la faiblesse des institutions. Dans de nombreux pays, les institutions étatiques sont inefficaces, manquent de légitimité et sont souvent perçues comme corrompues.

Cette fragilité institutionnelle rend difficile la mise en œuvre des lois et des politiques publiques efficaces, laissant un vide que les acteurs non étatiques exploitent souvent.

L’exercice autocratique du pouvoir, où un individu ou un petit groupe maintient un contrôle strict sur le pouvoir, est une source majeure d’instabilité.

Ce type de gouvernance favorise l’exclusion politique et économique de certaines communautés ou groupes ethniques, exacerbant les tensions et alimentant les cycles de violence.

La pauvreté et le chômage de masse sont des catalyseurs de l’instabilité. La jeunesse africaine, en particulier, fait face à des taux de chômage élevés et à des perspectives économiques limitées.

Cette désillusion peut conduire à une augmentation de la criminalité, de la radicalisation et de l’engagement dans des groupes armés.

La mauvaise gouvernance, caractérisée par l’absence de transparence, la corruption et l’inefficacité, érode la confiance dans les institutions publiques.

Elle détourne également les ressources des services essentiels, creusant les inégalités et laissant de larges segments de la population sans soutien ni services de base.

Les mécanismes existants pour la prévention et la résolution des conflits en Afrique sont souvent limités par le manque de volonté politique, le manque de ressources et une approche parfois trop centrée sur les symptômes plutôt que sur les causes profondes des conflits.

De plus, l’intervention internationale est parfois perçue comme biaisée ou motivée par des intérêts étrangers, ce qui peut diminuer son efficacité et sa légitimité.

Le symposium sur la paix, la sécurité et la justice offre une plateforme cruciale pour analyser les dynamiques complexes qui affectent l’Afrique.

Pour avancer vers la paix et la sécurité, il est essentiel que les solutions soient holistiques, tenant compte des réalités socio-économiques et politiques du continent, et impliquant une large participation des acteurs locaux et internationaux.

La construction d’institutions fortes, inclusives et responsables est au cœur de cette démarche, tout comme l’engagement à résoudre les problèmes de gouvernance et à créer des opportunités économiques pour tous.