Abbé Charles KARORERO, secrétaire exécutif de la Commission Épiscopale Justice et Paix (CEJP), s’est exprimé lors d’un débat organisé Mercredi dernier 09 Octobre 2024 à Bujumbura, destiné aux gouverneurs provinciaux et aux représentants de la Commission épiscopale.
Le contexte électoral burundais est caractérisé par des tensions politiques permanentes. Les disputes entre différents groupes politiques, les accusations de fraudes et la violence électorale ont régulièrement émaillé les élections précédentes.
La CEJP, en tant qu’observateur neutre et défenseur des droits humains, tente d’apaiser ces tensions en plaidant pour un climat de justice et de dialogue.
Le secrétaire exécutif de la Commission épiscopale a souligné l’importance de l’implication active de la population, notamment des jeunes, des femmes et des personnes handicapées.
« Ce que nous cherchons, c’est l’accompagnement de toute la population, mais surtout des groupes souvent marginalisés, afin qu’ils se sentent non seulement responsables, mais aussi acteurs dans la défense de leurs droits et libertés », a-t-il déclaré.
Cependant, le climat politique actuel est marqué par un égoïsme croissant, que la CEJP identifie comme l’une des principales sources des conflits électoraux.
Ce manque de considération pour les intérêts communs compromet la gestion du processus électoral et aggrave les tensions sociales.
Face à cette situation, l’Église catholique du Burundi s’est investie dans l’accompagnement du processus électoral, avec pour mission de promouvoir le respect des droits civils et politiques de chaque citoyen.
Dans ce cadre, elle appelle les acteurs politiques et les institutions à la transparence : « Lorsque nous parlons de transparence, cela signifie que tout le monde est informé, tout le monde voit, et tout le monde comprend le processus », a insisté Abbé KARORERO.
L’Église entend également jouer un rôle important dans la médiation entre les différentes parties prenantes, en encourageant le dialogue et en insistant sur la nécessité de mettre les intérêts de la population au premier plan.
Le Burundi, déjà frappé par une dévaluation sévère de sa monnaie, traverse une crise économique aiguë, aggravée par la mauvaise gouvernance et l’incompétence des dirigeants actuels.
La situation s’est encore détériorée avec la réduction drastique des aides internationales, en réponse aux violations répétées des droits humains et à la politique étrangère impopulaire du pays.
En conséquence, une large partie de la population vit dans une pauvreté extrême, se voyant contrainte à contribuer financièrement à des projets électoraux sans bénéficier des services de base viable.
L’Église catholique, par la voix de sa Commission Justice et Paix, dénonce cette situation et appelle à une gouvernance plus responsable.
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