Parmi les faits marquants, on note les discours polarisants du président Tshisekedi à Kisangani et Lubumbashi, où des propos menaçants et dénués de fondement ont été avancés pour justifier une éventuelle révision de la Constitution.
Ces discours, loin de rassurer, ont intensifiés les tensions, renforçant l’opposition de la société civile et de l’Église catholique, qui se positionnent fermement contre toute tentative de modification constitutionnelle. En parallèle, les maladresses répétées de la Première Ministre Judith Suminwa, notamment dans son interprétation confuse des articles constitutionnels, mettent en lumière l’amateurisme qui mine les plus hautes sphères de l’État.
L’article 219 de la Constitution congolaise stipule explicitement qu’« aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou de siège. » Or, la RDC est actuellement en guerre, et deux provinces, l’Ituri et le Nord-Kivu, sont placées sous état de siège.
Toute tentative de révision constitutionnelle dans ce contexte violerait les dispositions fondamentales, rendant cette initiative non seulement illégitime, mais également anticonstitutionnelle. Cela expose le régime à des accusations de dérive autoritaire, car contourner cette disposition serait perçu comme une atteinte grave à l’État de droit et une tentative de monopolisation du pouvoir.
Les récents actes de brutalité policière, notamment contre l’opposant Delly Sesanga, reflètent une répression croissante des voix dissidentes, signe caractéristique d’un régime en perte de légitimité.
Le silence complice des « alliés » de l’Union sacrée face à ces dérives révèle des fractures internes, laissant planer un doute sur la cohésion de la majorité présidentielle. L’incapacité du régime à garantir la paix à l’Est, à lutter efficacement contre la corruption et les détournements de fonds publics, et à éradiquer le tribalisme et l’impunité contribue à la déliquescence de l’autorité de l’État.
À cette crise institutionnelle s’ajoute une détérioration accélérée du contexte économique et social. La flambée des prix, l’aggravation du chômage et la pauvreté croissante alimentent le mécontentement populaire. Ces dynamiques exacerbent le rejet du régime par une population désabusée, qui perçoit le gouvernement comme déconnecté des réalités du quotidien.
Sur le plan juridique, le maintien de l’état de siège est non seulement un obstacle constitutionnel à toute révision, mais également une source de méfiance envers un régime qui pourrait chercher à manipuler la situation pour prolonger son emprise sur le pouvoir.
Politiquement, l’érosion de la légitimité populaire, combinée à la faiblesse des institutions et à l’intensification des conflits internes, crée un risque réel d’implosion. L’histoire récente de la région montre que de tels contextes de crise prolongée peuvent aboutir à des explosions sociales et politiques d’ampleur.
Les signaux d’alarme se multiplient : un régime incapable de répondre aux défis structurels du pays, des institutions fragilisées et une opposition renforcée dans ses convictions. La République Démocratique du Congo se trouve aujourd’hui à un carrefour critique, où l’incapacité à respecter les principes fondamentaux de la démocratie pourrait plonger le pays dans une crise sans précédent.
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