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Rwanda, la réconciliation par le développement

Redigé par Tite Gatabazi
Le 4 avril 2022 à 12:09

Au Rwanda post génocide contre les tutsis, la question cruciale du comment faciliter une capacité de résilience des rwandais et des écosystèmes qui permettent de dépasser des traumatismes subies ou générés et de se reconstruire ?

Il fallait s’interroger sur le « contrat social », cher à Jean Jacques Rousseau. Mais aussi, aux outils de la régulation sociale, sur les inégalités, les fractures sociales, la confrontation avec les trous noirs de notre histoire, les pathologies qui ont travesties la citoyenneté et les comportements et trouver ainsi un autre modèle de société que le précédent.

Sous l’impulsion de Kagame, leader visionnaire et charismatique, engagé à mettre les objectifs du développement au service de la réconciliation, les Rwandais apprennent et nous progressent.

Et ils prennent le temps, chaque année, de réfléchir à ces objectifs et les réalisations accomplies et avant de s’ouvrir aux nouvelles perspectives.

A chaque fois, comment faire pour que la régulation de la société soit plus citoyenne, plus interactive et plus participative.

Reconnaissant qu’ils poursuivent un parcours continu, qui exige des efforts constants, parfois des réflexions inconfortables mais nécessaires et qui se poursuit indéfiniment.

Les « réunions du village Urugwiro », avaient examiné le passé douloureux, les avaient reconnu et compris mais surtout avaient dégagé la volonté de les transcender ensemble.

Pour obtenir ce cycle de consentement et d’engouement d’aujourd’hui, il en aura fallu de l’énergie, des sacrifices, de la détermination, tout le poids politique et de leadership de Kagame pour adopter et mettre en place des stratégies, pour inventer des synergies.

Il était indispensable sinon salutaire de démasquer et extirper les brebis galeuses et les mettre hors d’état de nuire.

Il convenait que les rapports de forces changent de mains pour ne pas faire contre sens. Ce ne fût pas une partie de plaisir.

Il suffit de relire le discours du meme Kagame, alors Vice-Président, à l’inauguration de l’école « La Colombière » pour s’imprégner du contexte.

Lorsque « la maman » que nous aimons et respectons, qui a dédié sa vie à l’éducation des enfants, avait failli perdre son école.

Revisiter les dossiers « ibikingi ou les pâturages/ ranch » et la lutte contre la corruption ne serait pas anodin.

On y retrouve le boomerang des hauts cadres du Front Patriotique Rwandais « FPR », occupant des postes clés, des vaillants militaires sans éthique, mais aussi des alliés d’autres partis politiques qui s’étaient rendu coupables de corruption et de conflits d’intérêts.

Ceux-là qui n’avaient pour boussole que l’ambition personnelle et ont affichés une appétence « gloutonne ».

Bon nombre d’entre eux ont effectués des sorties de route violentes. Un bel exercice de salubrité publique.

C’était des moments de catharsis nationale qui participaient, somme toute, à la réconciliation et au développement.

Quelle insoutenable légèreté, quelle désinvolture que de voir par exemple Dr Theogene Rudasingwa nouer des alliances avec la frange hutu power.

De ces individus aux prises avec l’histoire du pays, sa politique récente et actuelle, mais qui n’ont pas su ou pu donner un sens à leur propre existence. Quel gâchis !

En jetant un regard sur leur parcours, le constat est amer, il y a une accumulation de maux.

Si on peut plaider la cause de la réconciliation du point de vue morale, l’argument pragmatique est également fort, sinon très fort.

Un nouveau rapport de coopération positif qui génère l’atmosphère dans laquelle une gouvernance efficace peut se développer.

La réconciliation devient ce pont qui permet la transition d’un passé divisé vers un avenir commun.

La réconciliation renvoie à la nécessité de façonner un monde commun. Elle permet de panser les blessures, de surmonter les ressentiments et les blocages et apaiser les cœurs.

La cicatrisation doit reconnaitre le contexte social et culturel et s’adresser à l’individu en entier. Y associer des programmes de reconstruction socio-économique et culturelle et s’adresser à l’individu en entier.

C’est-à-dire y réunir des programmes de reconstruction socio-économique, psychologique et culturelle. Ce qui permet à la victime de renouer avec son identité et sa dignité.

Au Rwanda, des programmes psycho sociaux ont promus l’expression créative par les arts et le récit, les groupes d’entraide, les rituels de deuil, de ré-inhumation, les regroupements d’individus avec leur famille.

On s’adresse ainsi aux situations traumatiques à partir d’une approche à plusieurs facettes.

Les victimes de la première génération sont celles qui ont été affectées de leur vivant. Toutefois, leurs enfants intériorisent aussi la douleur et le chagrin, les maintenant vivants et donc susceptibles de mettre en péril l’avenir de la société.

Bien plus, la quête de la vérité, de la justice et de la réparation en ont été des étapes essentielles. La justice individualise la culpabilité.

Rendre justice et combattre l’impunité aura été un des instruments de la réconciliation. Au travers duquel, les faits ont été établis et ainsi on a dissocié les bourreaux des victimes.

Car on ne peut prétendre à la réconciliation sur la dénégation de la souffrance des victimes et le cynisme des bourreaux en liberté.

Et ce climat social apaisé a créé un contexte et un vecteur de développement économique et social.

Le Rwanda affiche une ambition très forte pour devenir le « hub » en transport international, finance, centre international de conférence, éducation, santé, sport.

Il lieu de tourisme haut de gamme avec une forte dimension écologique.

Il veut également tourner le dos à la vocation agricole traditionnelle et devenir un lieu de service, un carrefour commercial pour toute la sous-région.

Il y a de quoi, quand on voit la modernisation des infrastructures de télécommunication, de la fibre optique et l’accès à internet.

Au cours de la dernière décennie, le pays est parvenu à mettre en place d’importantes réformes économiques et sociales structurelles et à maintenir une croissance soutenue.

Le Rwanda ambitionne de devenir une économie à revenu intermédiaire d’ici 2035 et à rejoindre les pays à revenu élevé à l’horizon 2050.

Cette forte croissance s’est accompagnée d’une amélioration significative des conditions de vie.

Le taux de pauvreté a baissé de 77% tandis que l’espérance de vie est passée de 29 à 69 ans entre le milieu des 1990 et 2020.

Tout ceci grâce aux investissements dans les infrastructures et les besoins de base de la population.

Les villages sont regroupés. Ce qui permet l’amélioration des services dont l’accès à l’eau et l’électricité, au transport, aux soins de santé, à l’école.

Des réalisations concrètes telles que l’alphabétisation, l’école pour tous, la baisse de la mortalité infantile, la création de la mutuelle de santé sont à mettre au crédit des avancées sociales.

Il est là notre défi : partager le même destin et la même volonté de poursuivre ce pari, nous lancé par Kagame, sur l’avenir au sens de projet de vie commune.


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